Psychologie

Être le « petit dernier » d’une fratrie évoque souvent une place enviée : celle de l’enfant choyé, protégé, auquel on pardonne plus facilement. Pourtant, ce statut affectif valorisé peut aussi se transformer en piège, enfermant l’enfant dans une position d’éternel cadet, où grandir devient plus difficile qu’il n’y paraît.

Le privilège d’être celui qu’on protège

Le « petit dernier » bénéficie souvent d’une attention particulière, à la fois des parents et des aînés. On lui accorde plus de souplesse, plus d’indulgence, parfois même une forme de tendresse qui semble inépuisable. Cette place favorise un sentiment de sécurité affective fort, mais elle peut aussi limiter l’autonomie. À force d’être perçu comme « le petit », il devient difficile de se détacher de cette image, même en grandissant.

Une identité façonnée par le regard familial

Dans de nombreuses familles, le regard porté sur le dernier-né fige son identité. Qu’il ait 5 ans ou 25 ans, il reste « le bébé » de la fratrie, celui dont on minimise les responsabilités ou les choix. Cette infantilisation subtile empêche parfois le développement d’une pleine confiance en soi. Le « petit dernier » peut ainsi être tenté d’entretenir ce rôle, y trouvant une forme de confort affectif, tout en ressentant une frustration grandissante face à l’incapacité à être considéré comme un adulte à part entière.

Le risque d’une immaturité entretenue

Lorsque ce rôle est trop marqué, il peut conduire à une dépendance affective ou à une difficulté à assumer les responsabilités de la vie adulte. Être constamment protégé empêche d’expérimenter les limites nécessaires à la construction de soi. Ce n’est pas l’enfant qui refuse de grandir, mais la famille qui, inconsciemment, freine ce processus pour conserver un équilibre rassurant, où chacun garde sa place initiale.

Trouver sa place en dehors du rôle assigné

Pour échapper à cet enfermement, il est essentiel que le « petit dernier » puisse se réapproprier son évolution, en s’autorisant à sortir de l’image attendue par sa famille. Cela passe par des expériences extérieures, des prises d’initiatives qui lui permettent d’affirmer son identité au-delà du cadre familial. Grandir, dans ce contexte, c’est aussi faire accepter aux autres que l’on n’est plus celui ou celle qu’ils continuent de voir.

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