L’observation se définit comme toute constatation de faits tels qu’ils se présentent spontanément sans intervention extérieure d’un agent.
Il s’agit de l’introspection, c'est-à-dire d’un examen de soi-même ou encore d’une analyse d’une biographie, d’un journal intime… On peut lui adresser plusieurs critiques :
L’observation objective fait appel à la méthode clinique, elle est donc communicable, répétable et vérifiable.
Le chercheur tient un rôle d’observation et décrit les phénomènes le plus objectivement possible : les conditions de l’observation sont contrôlées et l’ensemble de la démarche repose sur des hypothèses.
Limites :
L’observation est donc utile mais ne peut être employée que dans certaines conditions. Cependant, elle ne permet pas d’établir de relations de causes à effet entre les évènements observés.
Elle cherche à mettre en évidence le lien qu’il peut exister entre deux phénomènes afin de voir s’ils varient simultanément.
La méthode expérimentale est la méthode qui permet de mettre en évidence une relation de cause à effet de la façon la plus efficace. Elle consiste en une intervention afin d’observer comment la présence ou l’absence d’un facteur va faire varier un autre facteur. Cette intervention permet donc d’établir une relation de cause à effet.
La méthode expérimentale consiste donc en une manipulation de facteurs, de façon à étudier les effets d’une variable manipulée (variable indépendante) par l’expérimentateur afin de contrôler empiriquement une ou plusieurs hypothèses. Elle comprend six étapes.
La démarche du chercheur débute à partir d’une théorie qu’il cherche à valider en introduisant des variations systématiques dans l’environnement. La méthode la plus couramment utilisée consiste à se référer à l’ensemble des connaissances théoriques.
Le chercheur doit donc tout d’abord faire le point sur les travaux existant, de façon à définir une problématique nouvelle et suffisamment restreinte pour être étudiée scientifiquement.
On l’appelle également hypothèse conceptuelle, hypothèse générale ou encore hypothèse psychologique.
Il faut clairement expliciter ce qui est important et ce que l’on recherche, délimiter la question que l’on veut résoudre afin qu’elle puisse être vérifiée. Le problème doit également pouvoir être résolu avec les moyens dont le chercheur dispose.
L’hypothèse doit être formulée sous la forme d’une affirmation, car il s’agit d’une prédiction formulée grâce à la théorie. Enfin, elle doit être vérifiable : si les résultats sont en accord avec l’hypothèse, elle est confirmée, dans le cas contraire, elle est infirmée.
L’hypothèse peut être déduite des théories existantes ou être induites à partir de l’observation. Elle définit les effets des facteurs sur les comportements mesurés et doit donc contenir des variables afin de formuler une relation de cause à effet.
L’hypothèse peut être orientée ou non, dans ce dernier cas, le sens de l’effet n’est pas prédit. Elle doit ensuite être opérationnalisée afin de permettre sa validation ou son infirmation.
Opérationnaliser une hypothèse théorique, c’est traduire les concepts théoriques impliqués sur le plan des observables. Elle exige donc de trouver des transcripteurs et des indicateurs non ambigus et mesurables.
L’hypothèse opérationnelle permet à l’expérimentateur de prévoir que s’il modifie de telle ou telle façon une certaine condition de l’observation (variable indépendante), il constatera telle autre modification dans les résultats de l’observation (variable dépendante).
La variable indépendante est donc la cause, et la variable dépendante, l’effet (comportement).
La variable indépendante :
Elle est définie d’indépendante car elle ne dépend pas du sujet mais est manipulée par l’expérimentateur dans le but de contrôler ou d’analyser son ou ses effets sur le comportement analysé.
Elle est une caractéristique du sujet, de l’environnement physique ou social de la tâche ou encore des stimuli présentés. Elle comprend plusieurs modalités qui correspondent à plusieurs conditions expérimentales que l’on peut faire varier. La variable indépendante est donc la cause présumée, et la variable dépendante, l’effet supposé.
La variable dépendante :
Elle est définie par le comportement qui sera modifié sous l’effet des différentes variables indépendantes. Elle correspond à une réponse du sujet ou à une caractéristique de cette réponse. L’objectif du chercheur est de mesurer sans ambigüité, l’effet de la variable indépendante sur la variable dépendante.
Les variables relatives au sujet :
On les appelle aussi variables étiquettes (âge, sexe etc…). On tente de choisir des sujets représentatifs d’une population afin de pouvoir généraliser les résultats. Les sujets sont sélectionnés par tirage aléatoire ou en contrôlant certains critères.
Les variables liées à la situation expérimentale :
On distingue les facteurs principaux qui sont les variables indépendantes dont l’expérimentateur veut contrôler les effets et les facteurs secondaires. Ce sont des facteurs dont on suppose ou dont on sait qu’ils risquent d’avoir une influence sur la variable dépendante, mais qui n’intéressent pas l’expérimentateur.
Il s’agit d’une variable qui va fonctionner en parallèle de la variable indépendante, elle doit donc être contrôlée.
Ces variables indésirables peuvent être liées à deux éléments :
Les variables inter-individuelles :
L’expérimentateur va faire en sorte que les différences entre les individus s’annulent afin de ne pas perturber l’expérience. Par exemple, en constituant des groupes équivalents.
Les variables des conditions expérimentales :
Trois procédures sont utilisées pour neutraliser les facteurs secondaires :
La sélection de la population :
Pour construire un groupe de sujets constituant un échantillon représentatif, il faut distinguer le plan à groupe appareillé du plan à groupe indépendant.
Dans le plan à groupe appareillé, ce sont les mêmes sujets qui passent toutes les conditions expérimentales, ils voient donc toutes les modalités de la variable indépendante. Dans le plan à groupe indépendant, on forme deux groupes de sujets supposés équivalents. Chaque groupe passe alors une modalité de la variable indépendante.
Le matériel expérimental :
Le matériel doit être conçu pour répondre parfaitement aux hypothèses et doit être contrôlé afin d’éviter les variables confondues. Le matériel correspond donc aux variables indépendantes.
La consigne :
Elle doit être la même pour tous les sujets afin de ne pas introduire de biais. Elle est lue, explique clairement la tâche, la façon de la réaliser ainsi que la forme des réponses à donner et le moment où elles doivent être données.
La procédure :
Elle doit clairement préciser les différentes étapes de l’expérience ainsi que les moments auxquels elles se terminent et se succèdent.
Il s’agit de recueillir de façon très stricte les résultats des effets des différentes variables indépendantes sur les variables dépendantes.
Elle consiste tout d’abord en une description de ce qui est observé, au travers de tableaux et de graphiques. On confirme ensuite ce qui est significatif au travers de tests statistiques.
Au regard des résultats, l’expérimentateur conclut s’ils vont dans le sens de l’hypothèse émise et confirme ainsi l’hypothèse, avant d’en émettre de nouvelles. Si les résultats ne vont pas dans le sens de l’hypothèse, on dit qu’elle est infirmée et on en cherche les causes.