Psychologie

Il y a parfois un écart troublant entre l’image que les autres nous renvoient – admirative, bienveillante, confiante – et celle que nous avons de nous-mêmes. On nous dit qu’on est fort·e, intéressant·e, inspirant·e… et pourtant, on ne le ressent pas. Ce décalage peut être source de gêne, d’incompréhension, voire de doute : Pourquoi voient-ils cela, alors que moi je ne le ressens pas ? Cette situation, loin d’être rare, interroge notre rapport à l’image de soi, à la reconnaissance et à l’inconscient.

Une image de soi souvent figée dans le passé

Notre regard sur nous-même est rarement neutre. Il est teinté de notre histoire, de nos blessures, des jugements reçus, de nos échecs passés. Beaucoup d’entre nous continuent de se percevoir à travers des prismes anciens : l’enfant maladroit, l’adolescent mal à l’aise, la personne qui « n’a jamais su ». Ces représentations intérieures deviennent des filtres puissants, qui nous empêchent de voir ce que nous avons réellement développé, appris, transformé.

Le regard des autres comme révélateur… ou inconfort

Quand quelqu’un nous renvoie une image valorisante, cela peut faire du bien ou provoquer un malaise. Ce que l’autre voit en nous vient parfois heurter la vision que nous avons construite (et protégée). Il y a dans ces moments une forme de déstabilisation : Et si j’étais plus que ce que je crois ? Accepter cette image nouvelle demande du courage, car cela implique de sortir d’une forme de fidélité à ses limites passées.

Pourquoi il est parfois difficile de recevoir

Recevoir la reconnaissance des autres suppose d’être disponible à soi, de s’autoriser à changer, à grandir, à être vu autrement. Mais cela peut aussi réactiver des sentiments de honte, d’imposture ou de peur de ne pas être à la hauteur. On se demande si l’autre ne se trompe pas, s’il ne projette pas. Ce doute est humain, mais il ne doit pas invalider totalement la perception de l’autre, qui peut nous offrir un reflet plus juste, ou du moins complémentaire.

Intégrer ce que l’autre voit… sans s’y perdre

L’enjeu n’est pas de croire tout ce qu’on nous dit, mais d’ouvrir un espace intérieur capable d’accueillir d’autres facettes de soi. Celles qu’on ne veut pas voir, qu’on n’a jamais regardées avec tendresse, ou qu’on a toujours minimisées. Ce que les autres perçoivent peut devenir un point d’appui pour réconcilier l’image intérieure et ce qui, en nous, a déjà évolué. Apprendre à se voir autrement, c’est aussi un chemin vers plus de cohérence, de douceur et de solidité intérieure.

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