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Vivre en harmonie au travail
La notion de bien être fait l’objet d’une forte demande sociale. Dans le milieu du travail aussi, l’individu est désormais sommé de s’épanouir.
Travail et santé : domaine d’intervention de la clinique du travail
La clinique du travail tente de se « saisir de la question des processus de subjectivation/désubjectivation pour éclairer les enjeux du travail et leurs voies de transformation » (1).
Au-delà des demandes de ‘réparation’ des individus malmenés dans ou par le travail, elle étudie la fonction psychologique du travail, c'est-à-dire des moyens de construction d’une vie à soi dans le monde des autres. Le travail est en effet le médiateur entre soi et autrui, entre soi et la société et entre soi et sa culture.
En ce sens, la clinique du travail ne peut se penser dans la seule relation thérapeutique entre un soignant et un patient, non seulement parce que ce serait tenir à l’écart l’organisation et la vie de l’entreprise, mais aussi parce que la clinique deviendrait alors un moyen d’adaptation de l’individu aux symptômes. A l’inverse, elle doit tendre à l’analyse critique des normes sociales qui malmènent le sujet et à leurs traitements.
Alors que la pression sociale fait injonction à chacun d’entre nous de ‘réussir’ en créant soi-même les conditions de son épanouissement et en multipliant les modes d’emploi du bien être dans son entreprise, la clinique du travail vient replacer la vie psychique de l’individu parmi la dynamique de vie de l’organisation. Non théorique mais pratique, elle se destine à l’action et prend systématiquement appui sur le réel.
Perspectives et pratiques en clinique du travail
La construction de la santé au travail est l’objectif de cette clinique, mais différents angles de recherche orientent la pratique et donc les modes d’intervention auprès des salariés.
Une démarche négative consiste à lutter contre ce qui anesthésie la pensée, supprime le sentiment d’être vivant dans le travail et s’attache à donner à chaque salarié, individuellement et collectivement, les capacités de résister aux violences, aux contradictions organisationnelles qui paralysent l’action, et à la négation du réel de travail par l’entreprise.
Le courant de la psychodynamique du travail de C. Dejours, sous-tendu par une démarche positive, essaie de refonder le lien de confiance dans lequel se fonde le vivre ensemble. Ses outils sont l’écoute risquée (écoute clinique dans lequel le psychologue ne reste pas indifférent ou neutre à ce qu’il entend), la délibération collective des règles et des valeurs du travail et enfin, la création des conditions de la reconnaissance.
Egalement dans une perspective positive, la clinique de l’activité, proposée par Yves Clot, tente d’aller vers le bien être au travail en restaurant le pouvoir d’agir des salariés, individuellement et collectivement. Sa pratique se dirige donc vers l’étendue des capacités d’action, le développement du sens des expériences et de leurs efficiences. Ses outils sont les disputes professionnelles, conduites de façon à réveiller les puissances de compréhension et d’action des travailleurs.
Tendre vers le bien être au travail
L’étude des recherches de ces deux courants de la clinique du travail pose les fondements d’un vécu professionnel positif. Elles définissent la reconnaissance de l’importance vitale du travail comme un préalable indispensable et exigent la construction de concepts d’étude et de pratique qui rendent compte de la réalité du travail.
Elles reconnaissent la nécessité d’articuler les modalités d’investissement psychique du sujet dans son corps et engagé dans son activité avec la réalité des conditions de travail et la dynamique induite par l’organisation du travail.
Elles instituent le collectif, au travers de controverses professionnelles et de délibérations des règles du vivre-ensemble, comme la base de la pensée au travail.
Enfin, elles comprennent les processus psychiques dans une action située, c'est-à-dire mouvante, afin de pas de réduire le champ des possibles.
(1) Y. Clot, D. Lhuillier, Travail et santé : ouvertures cliniques, Ed Eres, 2010