Une ouverture à la psychologie au lycée ?

Le temps de l’adolescence est un temps de changements sur les plans physique et psychique qui provoque, comme toute modification de repères, des ressentis anxiogènes.
 

De la justification de l’apport de la psy.

La psychologie constituerait-elle un apport pour les lycéens ? Poser cette question en ces termes semble incongru car ce serait considérer la psychologie comme une matière de savoirs. Elle l’est, certes, mais la constitution de ce savoir ne peut se détacher de son objectif, qui est d’accompagner les Hommes dans leurs questionnements personnels, de soulager leur mal-être et dans l’idéal, de leur permettre d’atteindre, non le bonheur, mais un certain bien être.

La bonne question à se poser serait donc davantage de se demander si les adolescents rencontrent des difficultés morales et psychologiques. Si, comme nous, vous considérez qu’une réponse positive est évidente, alors vous estimerez, nous en sommes certains, qu’il n’existe aucune raison valable de leur refuser une aide.

Les difficultés rencontrées par les jeunes sont en effet très nombreuses : transformations physiques, apprentissage et contrôle des pulsions sexuelles, pressions et stress des apprentissages scolaires et des examens, choix d’orientation parfois définitifs, remises en question du modèle parental, relations parfois conflictuelles voire violentes au sein de l’établissement scolaire etc…
 

Les défenses parentales

Nous faisons ici référence aux défenses dans le sens autoritaire du terme, c'est-à-dire des interdits parentaux, mais aussi dans le sens psychanalytique, à savoir les défenses psychiques en jeu dans les rapports parents-enfants. Et elles sont fort nombreuses.

Si le collège a généralement été l’occasion pour les parents, de connaître les prémisses de la fameuse ‘crise d’adolescence’, le lycée se révèle souvent comme un véritable rituel de passage vers l’âge adulte, au terme duquel l’adolescent quittera le foyer parental.

Côté apprentissage, le développement de leur esprit critique au travers des exercices tels que la dissertation ou encore des enseignements tels que la philosophie ou l’histoire, leur permet d’appréhender les grandes questions de société et de se forger leurs propres opinions, lesquelles entreront quelques fois en opposition avec les avis parentaux.

Ce détachement du modèle parental s’avère parfois très difficilement supportable pour des parents qui le conçoive comme une remise en question de leur autorité et perdent progressivement de leur statut de toute-puissance vis-à-vis de leur enfant.

Dans ce cadre, l’intervention d’un psychologue soulèverait certainements des résistances supplémentaires de la part de parents qui pourraient y voir la perte de leur rôle de ‘prendre soin’ de leur enfant. De même, l’enseignement de la psychologie permettrait d’aborder les problématiques des liens transgénérationnels, lesquels, si elles constitueraient une aide précieuse pour les lycéens, leurs permettraient également d’appréhender les enjeux psychologiques de leurs propres parents sur eux-mêmes, ce qui ne manquerait pas de soulever de fortes résistances.
 

Ce que la psychologie pourrait apporter

Il semble bien difficile de répondre à cette interrogation en si peu de lignes. La psychologie consiste à mettre du sens ; qu’apporte la possibilité de mettre du sens ? Il n’existe aucune réponse exhaustive bien entendu. Voici donc quelques-uns des éléments de réponse :

Se comprendre : savoir identifier ses émotions et les verbaliser, reconnaître ses sources d’angoisse et de plaisir, apprendre à se questionner sur ses ressentis et ses comportements, prévenir et détecter les violences physiques, psychologiques et sexuelles envers les enfants …

Comprendre autrui : développer et appréhender son empathie, limiter les comportements jugeant ou déshumanisant, poser les bases d’une prévention des violences sociales, ethniques, ou encore conjugales, améliorer la communication et le dialogue …

Comprendre la société : développer son esprit critique vis-à-vis des pressions médiatiques, politiques et publicitaires, élaborer une réflexion plus approfondie des grands mouvements sociaux, favoriser la lutte contre l’individualisme, permettre une meilleure compréhension des oppositions communautaires ou encore des risques des jugements fondés sur la discrimination et la stigmatisation des uns par rapport aux autres etc...