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Traumatismes psychiques et mythologie
Les désastres hantent les mémoires et alimentent depuis toujours, les peurs les plus irrationnelles de l’Homme.
Le trauma
Face aux catastrophes naturelles, aux attentats terroristes ou à la cruauté des combats lors des guerres, les Hommes sont confrontés à leur impuissance, ils ressentent des sentiments de grande détresse associés à la perte de contrôle de leur destin.
Durant des siècles, dans leur obsession de trouver un sens à ces drames, les Hommes les ont attribués à la volonté des Dieux et ont retranscris leurs croyances dans les récits mythologiques.
Ainsi, l’étude des mythes reflète la réalité des traumatismes subis par la psyché humaine dans sa confrontation à l’horreur et à la mort.
Le mythe de Sisyphe
Connu comme le plus astucieux des hommes, Sisyphe réussit à duper Thanatos (personnification de la mort) et échappa aux enfers. Pour avoir ainsi défié les Dieux, il fut condamné à faire éternellement rouler un rocher jusqu’en haut d’une colline dont il redescendait irrémédiablement avant d’atteindre le sommet.
Ce mythe narre donc la confrontation de Sisyphe avec la mort, lequel reste sidéré par cette expérience terrifiante, comme le sont les rescapés des catastrophes naturelles. Sa condamnation représente la punition divine et rappelle les sentiments de culpabilité et de châtiment mérité que ressentent les survivants.
Enfin, le châtiment de Sysiphe, condamné à recommencer la même tâche épuisante éternellement, symbolise la reviviscence des scènes traumatiques et le syndrome de répétition subis par les victimes de catastrophes.
Le mythe d’Orphée
Après la mort de sa femme Eurydice, Orphée décida de la sauver des enfers. Grâce à la musique mélodieuse de sa harpe, il parvint à endormir le Cerbère et à faire fléchir Hades : il put emmener sa femme à condition qu’il ne lui parla et ne la regarda pas avant d’être sorti des enfers. Inquiet du silence d’Eurydice sur le chemin retour, il ne put s’empêcher de se retourner et perdit sa femme à jamais. Inconsolable, il fut ensuite tué par les Bacchantes.
Ce mythe symbolise le retour de la mort, les êtres arrachés aux leurs et le deuil impossible. Le malheur d’Orphée rappelle également l’isolement de ceux qui ont échappé aux enfers et leur impossible réinsertion parmi les humains. En effet, comme ce héros, le rescapé se détourne du monde, obsédé par la reviviscence du traumatisme contenu dans son souvenir.