Séduction et domination
Les jeux de domination et de « prise » s’avèrent souvent essentiels dans le processus de séduction. Censés souligner la puissance masculine tout autant que l’affirmation ou l’indépendance féminine, ces expressions instillent un rapport de force qui peut s’avérer, parfois, contre productif dans la prise de connaissance…
Histoire et domination masculine
La fonction masculine, dans l’histoire de l’humanité, prend le plus souvent la forme d’une domination. Celle-ci commence par une maitrise de la nature, des éléments naturels, et se prolongera durant des millénaires. Vaincre des environnements de vie et autres biotopes parfois hostiles, chasser et dominer différents mammifères pour assurer sa survie…etc. En outre, cette domination s’inscrit également dans les rivalités masculines pour obtenir les faveurs des femmes. A l’instar de nombreux animaux dont les mâles s’affrontent dans le cadre de la reproduction, les hommes affirment leur virilité au travers de jeux d’agressivité et de domination. Pendant des centaines d’années et jusqu’à la fin des années 60, la place attendue de l’homme, au sein de la famille et de la société, s’est largement centrée sur les notions de sécurité, de force et de puissance.
Une nouvelle donne féminine
A mesure que les femmes ont obtenu des droits, se sont battus pour leur autonomie et pour une égalité plus forte vis-à-vis des hommes, de nouveaux rapports de force se sont progressivement imposés au sein de la société française. De nouveaux référentiels sont apparus, chamboulant les anciens repères en matière de relations hommes-femmes en général et en termes de séduction en particulier. En cela, les nouvelles générations de femmes s’affranchissent de plus en plus des codes de leurs ainesses : elles hésitent moins à exprimer leurs désirs, se montrent plus actives dans le processus de séduction et peuvent échanger plus librement sur leur vie affective et sexuelle.
Vers une domination féminine ?
A l’instar du slogan du leader européen des rencontres sur Internet, on peut désormais considérer que « les règles ont changé ». On observe, par exemple, des fonctionnements de consommation ou d’objetisation qui étaient - jusque là - l’apanage de la gent masculine. De fait, on peut imaginer qu’une partie des femmes puisse, assez inconsciemment, se venger de siècles de soumission et de domination masculine en s’appropriant des mécanismes dont elles ont longtemps été les victimes. Dans le contexte de la séduction, l’expression de la « toute puissance » masculine est passé du rang de « référence attendue » à celui d’attitude raillée voire parfois ridiculisée. Nombre de femmes désirent, désormais, que l’homme exprime sa sensibilité, mette en mot ses ressentis et cesse d’être l’animal dominant qu’il a été pendant des siècles… Défi complexe mais passionnant!