S'exprimer en public
La prise de parole en public serait une peur largement partagée. Beaucoup de grands orateurs, dont de nombreux acteurs, ont été de vrais timides qui ont su transformer leur faiblesse.
La prise de parole en public
La plupart des grands artistes qui affrontent régulièrement la scène continuent de ressentir le trac, cette peur passagère qui nait de l'anticipation d'une situation stressante. Sarah Bernhardt avait répondu à une élève qui ne ressentait pas le trac: "rassurez-vous, cela viendra avec le talent". Par cette boutade, elle signifiait que le trac pouvait ne pas être dénué de sens et qu'il pouvait naître d'une prise de conscience d'un enjeu. En effet, le trac est naturel et se ressent au niveau psychique où il génère une émotivité aigue et au niveau physique où il se traduit par des tremblements, des rougeurs et autres palpitations.
Les enjeux de la prise de parole en public
S'exprimer en public provoque souvent des troubles émotionnels exagérés sinon disproportionnels (dans le cas de la phobie) par rapports aux dangers réels que présente la situation. Face à la projection dans le futur, nous nous sentons incapable de répondre aux attentes réelles ou imaginaires qui pèsent sur nous ou que nous faisons peser sur nous. Cette peur est souvent liée à la peur du jugement d'autrui et à un manque d'estime de soi. Son origine peut remonter à des modes de fonctionnement appris au sein de la famille où la parole était plus ou moins sclérosée, elle peut aussi provenir d'expériences passées négatives (la peur ressentie face aux professeurs) qui peuvent occasionnellement générer des blocages.
Apprivoiser la prise de parole en public
Avant de suivre les recommandations d'Aristote qui préconise "ce que nous devons apprendre à faire, nous l'apprenons en le faisant", sans doute est-il sage de partir à la rencontre de cette peur pour en comprendre son message. Une fois décryptée, nous pouvons nous donner les moyens de l'apprivoiser. Il est possible d'envisager une prise de parole plus stable et centrée en travaillant sur nos blessures ou souffrances personnelles et en acquérant des savoirs faires utiles: bien préparer sa présentation, se détendre physiquement (les épaules, la nuque, le dos, la mâchoire, les mains), respirer lentement et profondément et utiliser des images mentales qui nous apaisent. La prise de conscience de ce qui se joue pendant la prise de parole (communication non-verbale, image de soi, regard de l'autre...) aide à trouver un ancrage plus posé.