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S’autoriser à craquer
A une époque où la performance semble de mise dans les grands domaines de la vie (travail, famille, amis…), il est de bon ton d’afficher un sourire qu’elles que soient les difficultés ou souffrances auxquelles nous sommes confrontés. Dans cette perspective où les questionnements, souffrances et échecs sont rarement autorisés, il convient de trouver, en soi, les ressources nécessaires pour rencontrer ce qui est douloureux et qui a besoin d'être accueilli...
Pourquoi ne peut-on pas craquer ?
Il existe de nombreuses raisons qui entravent la capacité de chacun(e) à pouvoir craquer face à une situation de solitude. La première est donc d’ordre sociétale ; la solitude est un état qui symbolise généralement l’échec, la non réussite sociale, amicale ou affective. L’expression de cet état est donc souvent rendu difficile par les sentiments de honte et de culpabilité qui l’accompagnent. Autre facteur qui peut intervenir, l’éducation et la transmission parentale qui posent parfois un interdit dans le fait de lâcher prise, de craquer. Cela est d’autant plus à l’œuvre dans les générations de nos parents et grands parents, héritiers d’une France de non parole, de mise sous silence des souffrances.
Exprimer sa douleur
Vivre la solitude peut s’avérer particulièrement lourd voire intenable selon les moments de la vie. Il est essentiel de pouvoir exprimer les douleurs qui accompagnent ces solitudes ; ce peut être au travers de l’écrit (Françoise Dolto a consacré à ce sujet l’un des plus beaux livres de sa vie, « Solitude ») et bien évidemment par la mise en mot de ce qui est difficile. Mais pour se faire, encore faut il disposer d’un ou de plusieurs interlocuteurs en capacité d’écouter, d’entendre et d’accueillir la parole… Lorsque la douleur n’est plus tenable, rien n’empêche de contacter l’une des lignes d’écoute et de soutient (telles que SOS amitié*) dont les bénévoles s’avèrent généralement humains et bienveillants.
Solitude d’aujourd’hui, solitude d’hier
Pleurer et mettre des mots sur sa solitude revient souvent à toucher du doigt des solitudes plus anciennes, plus directement liées à notre environnement de vie lorsque nous étions enfant voire bébé (cf article « Images de l’enfant, images de l’adulte »). Il est intéressant de pouvoir questionner ce qui se joue aujourd’hui dans les ressentis de solitude mais aussi les échos que cela génère dans l’intimité de notre histoire.
* SOS amitié - www.sos-amitie.com
Suicide écoute : 01.45.39.40.00