Psychologie

Nos journées sont souvent pleines : activités, rendez-vous, écrans, projets, obligations. Mais sont-elles habitées ou simplement remplies ? Il y a une différence subtile – mais essentielle – entre occuper son temps avec conscience et le remplir pour ne pas ressentir le vide. Dans une société où l’inactivité est suspecte, le silence, le vide, l’ennui sont souvent perçus comme des menaces. Et pourtant, c’est parfois dans ces espaces laissés libres que quelque chose de plus vrai peut émerger.

Le vide, une sensation difficile à accueillir

Le vide effraie. Il est souvent associé à l’ennui, au manque, à l’inutilité, voire à l’angoisse. Alors on remplit : de bruit, d’images, de tâches, de relations sans profondeur. Ce réflexe de « faire » peut devenir une stratégie inconsciente pour ne pas ressentir ce qui remonte quand tout s’arrête. Pourtant, ce vide n’est pas forcément un manque : il peut aussi être un espace de repos, de transition, de recentrage ; à condition d’oser y rester un instant.

Occuper son temps ou s’occuper de soi ?

Il y a une vraie différence entre s’occuper pour se fuir et s’engager dans une activité qui nourrit. Occuper son temps, ce n’est pas le remplir à tout prix, mais choisir ce qui fait sens, ce qui apaise, ce qui relie. Une marche, un temps de lecture, un appel sincère… peuvent être plus riches qu’une succession de distractions mécaniques. La clé est de se demander : est-ce que je m’occupe… ou est-ce que je m’évite ?

Habiter son temps plutôt que le fuir

Habiter son temps, c’est ne pas chercher à combler systématiquement les creux. C’est apprendre à rester un peu dans le silence, à ne rien faire sans culpabilité, à écouter ce qui se passe en soi quand on ne court plus. Ces moments de vide apparent sont parfois les plus fertiles : ils permettent à l’intuition, à la créativité, aux prises de conscience d’émerger. Ce n’est pas perdre son temps : c’est lui donner une qualité différente, plus intérieure.

Revenir à soi dans la simplicité

Il ne s’agit pas de bannir toute activité ni de glorifier l’inaction, mais de retrouver un équilibre plus juste. Prendre le temps de se demander : pourquoi je fais ce que je fais ? Est-ce que cela me relie à moi, ou est-ce que cela me détourne de moi ? Revenir à cette question, régulièrement, permet de sortir du pilotage automatique. Et peu à peu, les espaces de vide deviennent des lieux d’écoute, de repos, de régénération.

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