Mode ZEN
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Refus de nourriture, refus des parents ?
Dès le commencement, le tout petit humain est confronté à la question éminemment culturelle et sociale de l'alimentation. Avant même sa venue au monde, sa mère sera invitée à réfléchir la question de son allaitement et chaque phase à venir de l'alimentation du bébé est la cible du marketing des industries agro-alimentaires afin de s'assurer de futurs consommateurs. Fleurissent à chaque saison de nouveaux plats en direction des enfants vendus par le moyen d'une évidente culpabilisation des parents, les mères en particulier. Chaque publicité s'accompagne de préconisations nutritionnelles et se construit sur le modèle du "si vous voulez le bonheur et la santé de votre enfant, c'est ce produit là qu'il lui faut". Les publicitaires ont compris que la première relation affective de l'enfant passe par la nourriture que nous lui donnons.
Je t'aime comme je te nourris
L'enfant profite dans nos sociétés d'une place très spécifique, son "bien-être" est au centre de nos préoccupations de parents. Petit, même le milieu médical s'en mêle avec la surveillance étroite faite à ses courbes de prises de poids. L'allaitement est l'exemple type de l'importance accordée à l'alimentation infantile. Bien plus que la prise en compte du désir maternel, le choix de l'allaitement est le plus souvent affaire de pressions. Nombre de femmes, parfois au détriment de leur bien-être, allaitent leur enfant sous le prétexte d'un "c'est mieux pour lui". Or l'alimentation du bébé et de l'enfant si elle est fondamentale pour son équilibre psychique et physique, l'est autant pour ce qui lui est donné que par le contexte dans lequel elle a lieu. L'alimentation est en effet la première relation connue par le bébé. L'alimentation est dès le départ une réponse à deux besoins également vitaux de l'enfant : l'alimentation et l'affection. Ainsi, l'amour dont s'imprègne le bébé s'étaie sur la satisfaction de ses besoins alimentaires. Son premier objet d'amour se constitue sur la première personne qui le nourrit. Dès lors, il existe un lien inaltérable entre l'alimentation et l'amour.
L'alimentation, un enjeu relationnel
Dans ses premiers mois d'alimentation solide le bébé est plutôt porté à l'expérimentation d'autant plus que la maman a eu une alimentation variée durant sa grossesse et l'éventuel allaitement. Par la suite, il peut devenir plus exclusif, certains aliments demandant plus d'habitudes et d'éducation pour être maintenus. L'enfant dédaigne souvent des aliments typés ou dont le goût est fort. Mais là encore, les variations culturelles et familiales sont importantes, signe que l'alimentation est étroitement corrélée à la personne qui vous la sert. Il arrive ainsi que les enfants réduisent énormément leur palette alimentaire jusqu'à ne plus consommer qu'un ou deux plats.
C'est la spirale du refus de nourriture qui bien logiquement nous angoisse fortement en tant que parents. S'illumine derrière le spectre de ce que nous pourrions être de mauvais parents et que nous ne saurions pas prendre soin de nos enfants. D'autant plus que le refus alimentaire est souvent parcellaire et très lié au contexte. Nombre d'enfants ne mangent quasiment rien chez leurs parents tandis qu'ils dévalisent les plateaux de la cantine ou la table de la nourrice. Ils ont compris que l'alimentation était un excellent levier relationnel auprès de leurs parents, selon l'unité alimentation-amour. Bien souvent le repas du soir, moment de cohésion familiale quotidienne, se transforme en véritable calvaire pour nous parents qui tentons, à grand renfort de subterfuges, de proposer une alimentation équilibrée et variée à nos enfants.
C'est la spirale du refus de nourriture qui bien logiquement nous angoisse fortement en tant que parents. S'illumine derrière le spectre de ce que nous pourrions être de mauvais parents et que nous ne saurions pas prendre soin de nos enfants. D'autant plus que le refus alimentaire est souvent parcellaire et très lié au contexte. Nombre d'enfants ne mangent quasiment rien chez leurs parents tandis qu'ils dévalisent les plateaux de la cantine ou la table de la nourrice. Ils ont compris que l'alimentation était un excellent levier relationnel auprès de leurs parents, selon l'unité alimentation-amour. Bien souvent le repas du soir, moment de cohésion familiale quotidienne, se transforme en véritable calvaire pour nous parents qui tentons, à grand renfort de subterfuges, de proposer une alimentation équilibrée et variée à nos enfants.
Dépassionner le rapport à la nourriture pour s'aimer mieux
Tant que nous associons, bien aidés par la pression de l'entourage et des médias, l'alimentation que nous donnons à nos enfants à la qualité de l'amour parental dont nous sommes capables, nous sommes dans l'impasse. Au contraire, nous pouvons essayer de remettre du ludique, c'est-à-dire du lien, dans le repas pris en commun. Nombre d'enfants ressentant le lien aux parents dans d'autres activités sont beaucoup plus enclins à s'alimenter. Préparer un plat simple même avec un très jeune enfant replace l'alimentation dans un contexte de relation. L'enfant ayant échangé avec son parent dans une autre activité que le fait de s'alimenter absorbera les plats avec une difficulté moindre. Ainsi le gâteau, l'omelette, la salade préparés avec maman et/ou papa seront avalés bien plus aisément que les mêmes plats inconnus et non investis par l'enfant puisque préparés sans lui dans le secret de la cuisine. L'enjeu relationnel de l'alimentation est décalé sur un autre point que la seule absorption des mets.
Si l'équation alimentation = amour est encore vérifiée, l'alimentation s'entend dès lors plus largement comme la somme des activités concourant à la satisfaction du besoin vital de nourriture. Fi des courbes de poids, nous pouvons mesurer la qualité de notre amour de parents à la sérénité retrouvée du repas familial.
Si l'équation alimentation = amour est encore vérifiée, l'alimentation s'entend dès lors plus largement comme la somme des activités concourant à la satisfaction du besoin vital de nourriture. Fi des courbes de poids, nous pouvons mesurer la qualité de notre amour de parents à la sérénité retrouvée du repas familial.