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Psychologie de l’anorexie
Connue depuis longtemps, l’anorexie est une affection à ne minimiser en aucun cas, car elle peut provoquer une sérieuse détérioration de la santé. Dans la pratique clinique, c’est un symptôme qui a une certaine singularité : « tout irait bien s’il n’y avait pas cela ».
Le diagnostic d’anorexie
Cette affection concerne essentiellement le sexe féminin. Le diagnostic d’anorexie s’établit sur la présence des trois « A » : anorexie (conduite de restriction volontaire de nourriture), amaigrissement (conséquence directe de la conduite de restriction volontaire de nourriture) et aménorrhée (absence de règles) qui peut précéder l’amaigrissement (1). Au début, il s’agit de quelque chose d‘assez insidieux : cela s’observe par une restriction d’aliments et des troubles digestifs. Les symptômes provoquent une grande inquiétude dans l’entourage qui peut forcer à manger. Bien souvent, la personne anorexique adopte des conduites de vomissement, ce qui lui permet de contourner le problème. Généralement, elle considère qu’il est tout à fait habituel pour elle de s’alimenter à sa manière et que ce sont les autres autour d’elle qui s’angoissent et l’empêchent de faire ce qui lui plait. La personne anorexique dénie son trouble.
Les causes possibles
Comprendre les origines de l’anorexie implique de réfléchir sur les liens de la personne avec son passé. Les troubles apparaîtraient à la puberté, lorsque l’enfant devient jeune fille et doit assumer ses nouveaux attributs et son rôle de femme, assumer sa position de sujet sexué. S’en révélant incapable, elle se tourne alors vers l’érotisme des stades de développement précédents (stade oral notamment, selon la théorie de la sexualité freudienne (2)) : cette incapacité se déplace au niveau de la bouche. Selon certains auteurs, le contexte familial pourrait générer de tels troubles : enfants, ces personnes pouvaient avoir des désirs peu reconnus, peu entendus voire pas pris en compte ; par exemple, la mère ne répond aux appels et aux pleurs du petit enfant que sous forme de nourriture. Le contexte social peut jouer également un rôle non négligeable : le surpoids dans le monde occidental n’est pas synonyme de canon de beauté et les images de corps féminins minces dont nous sommes inondés chaque jour le sont à l’exclusion de tout autre.
Sortir de l'anorexie
Le mal étant d’origine psychique, des thérapies comme les psychothérapies analytiques individuelles, le psychodrame analytique, l’hypnose, la prise en charge familiale jouent un rôle considérable. L’influence du passé peut être éclairée par la psychanalyse. Dans certains cas, l’hospitalisation avec isolement de la famille et réalimentation forcée peut être recommandée. Quoiqu’il en soit, la rencontre avec un médecin, un psychologue, un analyste ou un thérapeute se révèle être un élément très important dans le processus de guérison.
(1) Bernard Brusset, Psychopathologie de l'anorexie mentale, Dunod 1998
(2) Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie de la sexualité, 1987, Gallimard