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Profiter du silence
Le silence représente une "denrée" rare et vitale pour tout être humain qui aspire à se retrouver avec lui-même. En cela, la solitude peut représenter l'opportunité d'une écoute profonde et authentique de soi, de ses ressentis et des questions de son histoire...
Bruis extérieurs, bruits intérieurs
Le bruit extérieur, qu’il se vive au milieu des foules dans la rue, dans les transports en communs, au travail ou même en pause déjeuner (restaurants bruyants, lieux de passage…) ne fait qu’entretenir un niveau de tension et de stress qui ne permet peu ou pas de se retrouver avec soi, de pouvoir « écouter ses besoins les plus essentiels »(1). De la même façon, se retrouver chez soi entouré du vacarme des enfants (pour ceux et celles qui en ont), de l’agitation du quotidien voire du bruit de voisins plus ou moins discrets… représentent autant d’impossibilité d’entrer en lien avec soi, d’écouter son intimité profonde.
La chance du silence
Vivre seul(e), lorsqu’on n’élève pas d’enfant (en bas âge en particulier), se traduit nécessairement par l’existence de nombreux moments de silence. Plus généralement, l’une des manifestations de la solitude s’illustre au travers du silence qui se fait autour de soi. Le plus souvent, ce silence fait peur puisqu’il ne laisse d’autres choix que de se retrouver avec ses idées, ses réflexions, ses peurs. Néanmoins, l’accès au silence peut aussi représenter une incroyable opportunité de rentrer en contact avec soi, de pouvoir écouter et laisser aller le fil de la pensée, des ressentis, des désirs.
Les résonnances et les échos
Inévitablement, entrer en contact avec soi est aussi synonyme d’ouverture à ce qui fait mal, à ce que le bruit nous permet d’étouffer et de dissimuler à longueur de journées, de soirées. Le silence apparait donc comme un moyen de cesser la fuite en avant qui permet de tenir le coup (artificiellement) et de se trouver confronté au réel de notre réalité psychologique. Ouvrir sa conscience à de l’espace et du temps revient à donner de l’oxygène à un membre que l’on vient de déplâtrer. Il faut du temps pour que la pensée se sente autorisée à nouveau à circuler à l’intérieur de soi, que les idées d’aujourd’hui et du passé puissent à nouveau rejaillir et pour faire (re)vivre la personne qui était (partiellement) mise sous silence jusque là.
(1) Etienne Daho – Retour à toi – Album Révolution