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Profil et formation du thérapeute analytique
Le thérapeute analytique se distingue des autres praticiens par sa double formation en psychologie clinique et en psychanalyse.
Une définition controversée
Psychothérapeutes et psychanalystes s’opposent régulièrement sur la différenciation entre ‘ce qui est du ressort analytique’ et ce qui n’en est pas. Différents praticiens se sont ainsi essayés aux exercices de définition tel José Bleger en 1979 : « Je propose de nommer “situation psychanalytique” la totalité des phénomènes en jeu dans la relation thérapeutique entre analyste et patient. Cette situation comprend des phénomènes qui constituent un processus, lequel est objet d’études, d’analyse et d’interprétation ; mais elle comprend en outre un cadre, à savoir un “non-processus”, en ce sens qu’il représente l’ensemble des constantes à l’intérieur des limites duquel le processus lui-même se produit. »
Plus tard, André Green proposa une autre définition qui, dit-il, « complète celle qui est donnée par Bleger » : « La situation analytique est l’ensemble des éléments compris dans la relation analytique, au sein duquel un processus est observable dans le temps, dont les noeuds sont constitués par le transfert et le contre-transfert, grâce à l’établissement et à la délimitation du cadre analytique. »
Un compromis ?
Bien que de nombreux psychanalystes estiment encore aujourd’hui que la théorie freudienne ne peut être divisée et que la thérapie analytique est ainsi entièrement psychanalyse, il semble qu’un avis consensuel émerge du côté d’une adaptation de la cure à la pratique clinique.
En ce sens, la thérapie analytique serait une évolution de la cure dans une dimension plus pratique à trois niveaux : une résolution plus directe des symptômes, une diminution de la durée et enfin un élargissement des indications.
La résolution des symptômes
Alors que le psychanalyste adopte une attitude de neutralité absolue et tend à ramener à la mémoire du patient ses expériences infantiles oubliées, le thérapeute analytique dirige son attention sur les problématiques du patient dans l’ici et maintenant.
Il ne s’agit en aucun cas de remettre en question la primauté de l’enfance ou l’existence de conflits psychiques mais davantage d’un nouvel angle de vue. La présence du thérapeute, à la fois visuelle (plus de divan mais un face à face) et active (abandon de la neutralité absolue), intensifie les mécanismes identificatoires et active la fonction maternelle (en tant que compréhension et figure contenante, rassurante).
Les mécanismes du transfert permettent ainsi une décharge émotionnelle qui libère le Moi et permet parallèlement au thérapeute d’analyser les perceptions aliénantes, lesquelles ouvriront la compréhension de la vie infantile.
La durée
La durée de la cure psychanalytique représente sans doute l’une de ses principales critiques : elle s’échelonne en effet sur 5 à 10 ans au rythme minimale d’une séance par semaine. Cette temporalité est éminemment problématique tant sur le plan financier que sur celui de l’accès au bien être des patients.
Freud lui-même était conscient de cette réalité et plaça la réduction de la durée de la cure comme l’un des objections d’évolution de la psychanalyse. La thérapie analytique s’inscrit donc dans le prolongement de l’œuvre freudienne puisqu’elle s’échelonne sur plusieurs mois, parfois quelques années, au rythme d’une séance hebdomadaire.
Les indications
Les thérapeutes analytiques ont encré leurs méthodes dans la pratique, osant remettre en question le modèle freudien, non dans un sens critique mais dans une optique d’évolution. La cure psychanalytique présente un effet le défaut d’exclure les patients dont le Moi ne serait pas suffisamment développé.
Cette problématique fut ainsi résolue dans la mise en œuvre de la thérapie analytique par la disposition en face à face, l’abandon de la position de neutralité absolue et la participation plus active du thérapeute.
Formations
Les thérapeutes analytiques allient des connaissances en psychologie clinique et en psychanalyse. Ils peuvent être psychologues et donc de formation universitaire tout en disposant de compétences dans ce champ particulier (autoformation ou enseignement privé), ou encore psychanalystes et formés en thérapie analytique. Il existe également des instituts privés qui proposent ces formations sans exiger de cursus préalable.