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Principes de l’analyse lacanienne
On dit couramment de la psychanalyse qu’elle peut être freudienne, lacanienne (ou jungienne). Nous allons donc tenter de définir ce que serait une analyse lacanienne et en quoi elle se distinguerait d’une analyse freudienne.
Freud et Lacan opposés ?
C’est en effet la déduction logique qui arrive à l’esprit lorsqu’on pose deux entités différentes de la psychanalyse, freudienne ou lacanienne. Et pourtant, la réalité est bien plus complexe au regard des travaux et opinions des deux hommes : Lacan s’est en effet toujours défini comme un analyste freudien, il refusait la qualification de ‘lacaniens’ à ses enseignements mais laissait le choix de se définir ainsi à ses élèves.
Une psychanalyse peut-elle ne pas être freudienne ? C’est bien l’une des questions sous-jacentes à ce qui nous occupe. Non, bien entendu, car elle ne peut être moins que le niveau freudien puisque c’est Freud qui créa la psychanalyse. Elle recherche donc la levée du refoulement, non sa suppression, mais sa révélation par la mise en acte du transfert.
La psychanalyse lacanienne souscrit donc totalement aux principes freudiens qui veulent que « le salut de l'homme est dans le choix », ou bien que « nous n'avons qu'un désir, celui de voir le malade prendre lui-même ses décisions ». Enfin, les ‘deux’ analyses sont thérapeutiques et non psychothérapeutiques si on entend par là, le retour à un état du psychisme antérieur à l’apparition du symptôme et ayant débouché sur la consultation.
L’évolution lacanienne
Si la théorie freudienne a toujours donné une place capitale au verbe, ce fut Lacan qui révéla sa fonction principale dans l’inconscient et décrivit son maniement dans le cours de l’analyse. Il démontra en effet que « l’inconscient est structuré comme un langage » avec sa propre syntaxe et ses propres règles. Il rapprocha le mécanisme de condensation des rêves de la métonymie et le déplacement de la métaphore.
La spécificité lacanienne se situe également dans la place que doit occuper l’analyste : Les lacaniens estiment en effet que le patient doit considérer l’analyste comme un « sujet supposé savoir » sous-entendu supposé connaître la raison de sa souffrance, ceci afin que le transfert fasse son œuvre.
Principes de l’analyse
Les premières séances se déroulent en face à face, il ne s’agit pas seulement de cerner la problématique du patient et d’évaluer la pertinence d’une analyse mais aussi de permettre au patient de penser l’analyste comme ‘un sujet supposé savoir’. Une fois ce contact et ce cadre contenant posés, le patient est invité à s’installer sur un divan.
L’apport de Lacan fut aussi de rappeler au psychanalyste sa totale liberté (et responsabilité) à l’égard de la méthode utilisée. On observe donc une grande variété dans les modalités de l’analyse : durée, fréquence, prix mais aussi attitude de l’analyste ou encore emploi du silence. Les séances peuvent donc s’interrompre au bout de quelques minutes lorsque le thérapeute estime qu’un mot prononcé souligne un élément de la problématique.
Les séances varient entre 5 minutes et une heure, leur fréquence minimale est d’une par semaine. L’analyse dure de 5 à 10 ans et les prix varient de 40 à 120 euros.