Mode ZEN
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Prendre plaisir dans les obligations du quotidien
Nos quotidiens semblent crouler sous les impératifs. Que ce soit professionnellement ou dans la vie personnelle voire intime, nous ressentons une pression récurrente. Dans ces conditions, les corvées ménagères sont-elles une charge de plus qui nuit à notre épanouissement ? Est-il possible de les vivre autrement ? Quel sens donner à ces tâches pour nous les rendre supportables ?
L'intérieur
Nous avons conscience que l'organisation de notre espace de vie nous révèle. A la venue impromptue d'un proche ou d'un être désiré, nous nous plions en quatre pour rendre notre habitation irréprochable. L'état de notre intérieur paraît ainsi être le reflet de notre fonctionnement interne. A personne organisée, maison ordonnée. Nous investissons notre environnement quotidien ainsi que nous le dicte notre psychisme et surtout nos relations d'objet. Plusieurs types de personnalité se dégagent. Il y a ceux qui gardent tout, celles qui rangent tout, ceux qui briquent électivement tel meuble ou encore celles qui vérifient au quotidien la clarté de tel carreau. Ces petites lubies trahissent la manière dont tel objet ou telle pièce est investi. Nous traitons nos objets externes (mobilier, voiture, maison) d'une façon coordonnée à celle dont nous traitons nos objets internes (imagos, idéaux, …).
La corvée
Nous ressentons devant ces tâches ingrates combien elles nous pèsent et nous coûtent. Nous savons aussi que la souffrance qu'elles nous font parfois endurer est sans commune mesure avec leur faible pénibilité. En réalité, nombre de ces actes sont rendus plus complexes par le travail psychique qu'ils nous imposent. Ainsi, telle tâche qui nous est dévolue nous rappelle telle autre obligation infantile. Parfois, elles nous torturent car elles nous semblent imposer de l'extérieur. Faire la vaisselle immédiatement après le repas ou passer l'aspirateur tous les samedis ne seraient-ils pas des coutumes ou exigences familiales. Dans le fond, ne souhaitons-nous pas nous rebeller contre les images (parents, tuteurs, éducateurs) auxquelles nous sommes renvoyés ? Ne pas entretenir son intérieur (au propre et au figuré) est d'ailleurs le premier signe de la révolte adolescente.
Trouver du sens
Nettoyer nos appartements ne nous réjouit que rarement, sauf certaines de nos petites tendances hypocondriaques et hygiénistes. Pour autant, nous devons y consentir. Plutôt que d'agir à contrecœur, inventer des moyens ludiques de le faire rend la tâche moins ardue. De plus, en découvrant quel sens donner à ces actions rébarbatives, la corvée nous paraîtra plus légère. Souvent, se rappeler pour qui (bébé, conjoint(e), parents) nous récurons la maison est déjà un bon prétexte pour nous y mettre. De plus, se fixer des objectifs réalistes et quotidiens donne une autre ampleur au travail à accomplir. Plutôt que perdre son week-end – idéalement employé autrement – il est plus opportun de consacrer 15-20 minutes par jour à de menus détails.
Organiser pour se structurer
Questionner notre rapport aux choses matérielles est une bonne manière de mieux se connaître. Faire une revue de détails régulière nous offre la possibilité de faire des choix quant au cadre de notre existence. Trier les photos, les classer, ranger les livres lus sont autant d'actions qui, structurant le présent, anticipent l'avenir. Cela nous réserve de grands plaisirs quand, au détour d'un placard laissé à l'abandon, nous retrouvons une lettre d'amour enflammé ou un bijou oublié depuis des années.
Remettre de l'ordre dans les objets qui nous entourent, changer les couleurs de notre cadre de vie sont finalement des actes assez proches de la démarche psychothérapique. En mettant à plat notre relation au monde environnant, nous percevons mieux quels sont nos fondamentaux. Après un grand ménage, il n'est d'ailleurs pas rare que nous ressentions une certaine clarté et une douce lucidité. Métaphoriquement, ce que nous avons nettoyé, ce faisant, c'est nous-mêmes et notre regard sur les choses.
Remettre de l'ordre dans les objets qui nous entourent, changer les couleurs de notre cadre de vie sont finalement des actes assez proches de la démarche psychothérapique. En mettant à plat notre relation au monde environnant, nous percevons mieux quels sont nos fondamentaux. Après un grand ménage, il n'est d'ailleurs pas rare que nous ressentions une certaine clarté et une douce lucidité. Métaphoriquement, ce que nous avons nettoyé, ce faisant, c'est nous-mêmes et notre regard sur les choses.