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Prendre le temps de manger
En dépit d'une forte tradition culinaire, la France voit ses comportements alimentaires évoluer. Le diktat de la performance et de la productivité incite un grand nombre de personnes à modifier leurs habitudes alimentaires et, en particulier, à raccourcir le temps consacré aux repas.
Des comportements alimentaires en mutation
Non sans résistance, la France succombe à son tour aux mutations des comportements alimentaires. Selon une étude réalisé par le cabinet Gira Sic¹ la pause déjeuner se situe désormais aux environs des 38 minutes (contre 19 aux Etats-Unis) et le repas du soir a perdu 30 minutes ces dix dernières années. De façon générale, nous mangeons de plus en plus souvent à l'extérieur, nous y consacrons de moins en moins de temps et les déjeuners sont souvent pris sur le lieu de travail, devant l'ordinateur ou à préparer un dossier.
Les fonctionnements qui me sont propres
Au delà de ce contexte général, sans doute est-il pertinent de nous interroger sur nos propres fonctionnements. Est-ce que je m'inscris dans ce mouvement? Est-ce que je l'utilise, consciemment ou inconsciemment, car il me permet de ne pas me retrouver face à moi-même ou face aux autres? Est-ce que je résiste mieux grâce à un héritage familial qui m'a appris la valeur de ce moment? Est-ce que je fais preuve de rigidité (suis-je dans ce modèle ou est-ce que je m'y oppose)? En prenant le temps de ce questionnement, nous pouvons mettre le doigt sur des peurs ou des aspirations qui nous habitent. Ainsi, nous nous offrons une capacité à transformer et à choisir.
Les bienfaits d'une alimentation posée
Pourtant, prendre le temps de manger est essentiel pour un mieux-être biologique et potentiellement psychologique. Une mastication lente et régulière assure une bonne tenue des dents et favorise une digestion plus efficace (sans reflux acides). Manger calmement permet de ressentir la sensation de satiété et donc de cesser de manger quand notre corps n'en n'a plus besoin (en mangeant plus vite, nous mangeons plus). Cet acte primordial répond à un besoin premier, il est aussi une opportunité de nous ouvrir aux autres et aux plaisirs offerts par les aliments consommés. Une façon de préserver notre santé tout en célébrant une certaine joie de vivre.
(1) : Etude réalisée à la demande du Sirest Ideas et du Sirha en Mai/Septembre 2007