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Pourquoi la mondialisation fait-elle peur aux français ?
Dans de nombreux pays, la mondialisation est perçue comme une chance et une opportunité en termes de développement économique, social et humain. A l’inverse, en France, la grande majorité de la population craint les « effets de la mondialisation » et ce sentiment ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des années. Tentons de décoder ce phénomène…
La disparition annoncée de « la grande France » ?
La mondialisation économique se déploie et s’amplifie depuis une trentaine d’années : les équilibres entre pays et continents s’en voient largement remis en question. De fait, cette redistribution des cartes dessine les contours d’un monde nouveau : les « vieilles puissances » telles que l’Europe (de l’ouest), les Etats Unis ou le Japon se voient progressivement rattrapées (voire dépassées) par des « puissances émergeantes ». Ces dernières sont composées de pays aux populations vastes dont les capacités de travail, de production et même d’innovation s’avèrent impressionnantes. Les français ont conscience de ces changements et se sentent souvent impuissants pour y répondre : comment rivaliser avec des pays aux taux de croissance 3 à 5 fois supérieurs au nôtre ? Comment faire face à des populations plus de 20 fois plus nombreuses que nous (Chine et Inde) ? Comment inverser une tendance aussi massive et implacable… ?
Représentations d'un capitalisme brutal et sauvage
En parallèle de ces nouveaux rapports de force, les fondements du « néo-capitalisme » - fer de lance de l’économie mondialisée - heurte voire choque une partie importante de la population française. En effet, le libéralisme de type anglo-saxon (liberté complète d’entreprise, peu d’intervention de l’Etat, libre échange…) est devenu la norme mondiale au même titre que la démocratie peut l’être sur le plan politique (adoptée par une très grande majorité de pays). Ce dernier impose des règles de fonctionnements peu en lien avec la culture et l’identité française : la logique du profit à tout prix, la main mise de l’actionnariat sur les gestions d’entreprise, la toute-puissance de la finance qui régit une bonne partie de l’économie ou encore les rémunérations faramineuses de nombre de grands patrons. Ces attitudes, qualifiées de « libres » outre-Atlantique, sont plutôt perçues comme « sauvages » dans notre pays.
Perte d’identité et de contrôle
La globalisation est donc vécu, assez légitimement, comme une menace par une majeure partie des français. D’un côté, les valeurs liées au libéralisme sont assez éloignées du modèle français plutôt basé sur les notions de solidarité, de relative égalité ; les français pouvant considérer que les seules valeurs de la réussite individuelle et du « self made man » ne répondent que partiellement à leurs aspirations. D’un autre côté, l’évolution rapide de nouvelles puissances économiques est perçu comme une menace d’ampleur pour notre industrie, nos emplois, notre avenir… Et que ces mécanismes mondiaux sont enclenchés et incontrôlables. Le ressenti peut alors osciller entre peurs d’être progressivement décroché (par les évolutions rapides et le rythme de croissance des pays en plein boom) et sentiment de dépossession de notre statut de grande puissance économique et politique.
Dans ces conditions, pas étonnant que les français se distinguent comme la population « la plus pessimiste » au monde… Un sondage réalisé par BVA dans 24 pays (janvier 2011) montre d’ailleurs que les français se classent au dernier rang quant à la perception de l'avenir économique et social de leur pays. Pas simple, dans ces conditions, d’envisager l’avenir avec confiance et apaisement…