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Perdre son emploi en fin de carrière
La perte d’emploi représente une rupture dans le parcours de tout individu. Mais lorsqu’elle survient en fin de carrière, elle renvoie aussi à la fin de la vie professionnelle et sociale.
L’exclusion
La perte d’emploi, notamment lorsqu’elle survient suite à une décision de licenciement, engendre des sentiments de colère et de crainte de l’avenir. Pour les seniors qui ont passé beaucoup d’années au service de l’entreprise et qui ont vécu avec elle, les différents moments de son histoire, cette décision s’apparente souvent à une grande injustice. Elle renvoie l’individu à un sentiment de dévalorisation et le confronte à l'idée de la vieillesse et de la mort (notamment celle de sa vie professionnelle).
La réalité du monde du travail est en effet malheureusement sans appel pour les publics de plus de 50 ans : la fin d’indemnisation du chômage s’oriente souvent vers la fin d’activité et les discriminations à l’embauche sont flagrantes. Quant aux opinions publiques et politiques, leur discours est souvent paradoxal : même si elles critiquent sévèrement les sociétés qui licencient des seniors, elles affirment aussi qu’il ‘faut faire de la place aux jeunes’.
Ainsi, au nom de la survie de l’entreprise ou des problèmes d’insertion des jeunes sur un marché de l’emploi sans perspective, les seniors sont exclus.
Le changement et la perte
Perdre son emploi, c’est d’abord subir un changement, c'est-à-dire le passage d’une identité à une autre, de celle de ‘salarié’ à celle de ‘chômeur’ ou de ‘(pré)retraité. C’est donc modifier son rapport à la société et ses relations à l’autre, passer d’une situation connue et maîtrisée à un état nouveau dans lequel de nouveaux repères doivent être construits.
Le licenciement est aussi une perte des attaches émotionnelles (investissement dans l’entreprise, liens avec les collègues), des repères identitaires, de territoire et de pouvoir (l’individu n’est plus responsable de…), de compétences et de contrôle (ses savoirs faire ne seront plus mis en œuvre), mais aussi une perte de visibilité (de l’avenir) et de sens (ce pourquoi la personne se lève chaque jour, ce pour quoi il travaille).
La perte d’emploi en fin de carrière constitue donc un changement majeur dans l’histoire de l'individu et le confronte au sentiment de perte du travail (vie dans l’entreprise) et de soi dans le travail (place dans la société). Finalement il s’agit de faire face au deuil d’une vie.
Reconstruire
Face aux sentiments d’abandon, d’impuissance et de passivité parfois ressentis, analyser les bénéfices de sa nouvelle situation permet de relativiser mais aussi de définir ses besoins (quels sont mes souhaits, mes attentes), ses ressources (temps, compétences, mobilité…) puis de mettre en œuvre un nouveau ‘projet de vie’.
Profiter de sa famille et de ses petits-enfants, voyager, s’investir dans un loisir ou encore devenir bénévole dans une association sont autant de projets qui permettent de redonner du sens, de maintenir du lien social, d’utiliser ses acquis et de se projeter à nouveau dans l’avenir.