Mode ZEN
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Papa ou maman rentre tard
Les vies professionnelles des parents impriment leurs marques dans la structuration familiale. Leurs horaires parfois compliquées laissent peu de place à une vie de famille unifiée. Les enfants vivent alors un réel morcellement de l'attachement à leurs référents. Ces absences répétées ont des conséquences plus ou moins délétères sur les enfants et sur leur sentiment de sécurité. Comment faire au mieux avec les contraintes professionnelles et sa parentalité ?
Des identifications qui se polarisent
Quand un des parents rentrent très tard du travail ou réalise de nombreux déplacements professionnels, une vacance s'installe dans sa fonction. Une situation éducative déséquilibrée s'installe. C'est l'autre parent qui devient le référent majeur de l'enfant et le centre de son monde interne. Or lors de son développement, il a besoin d'une structure tierce pour s'appuyer. Une organisation éducative polarisée ne laisse pas assez de mouvance identificatoire au petit homme. Ses modalités relationnelles sont unaires et il risque de développer un attachement trop grand au parent le plus présent.
Les reproches inconscients
Le retour tardif de papa ou maman crée une colère chez l'enfant. Inconsciemment, l'enfant se pense responsable de cette situation. Comme il n'est pas en mesure de comprendre le sens de son absence (raisons professionnelles, …), il s'en invente. En effet, il est dans l'obligation de donner une cause à son manque afin de le contenir. Bien souvent, il finit par se constituer comme raison de cette absence: "s'il ou elle n'est pas avec moi, c'est que j'ai fait quelque chose qui justifie son départ". Il lui en veut de ne pas être présent mais retourne contre lui-même ses reproches. C'est la source d'une partie de la culpabilité infantile. Elle se renforce par le fait que l'absence de l'un facilite la proximité avec l'autre et donne de la réalité au souhait œdipien. Papa parti, maman peut-appartenir à l'enfant et vice versa.
Les rythmes et l'unité sont éclatés
Sur un plan plus pratique, le retour tardif au domicile familial a des conséquences sur les rythmes de l'enfant. S'il désire retrouver et voir son parent, il est obligé de rester réveillé et d'attendre. Cette situation lui est préjudiciable car les enfants ont besoin d'horaires fixes et de se coucher tôt. Nos sociétés ont légitimé que l'enfant se couche de plus en plus tard. Pourtant, avant le milieu de l'adolescence, les enfants ont besoin de beaucoup de sommeil notamment quand ils vont à l'école le lendemain. Les couchers au-delà de 21h en primaire sont très péjoratifs quant à sa progression scolaire. Bien des situations d'apprentissage seraient améliorées par une qualité et une quantité de sommeil retrouvées. Attendre papa ou maman morcelle sa journée alors qu'il a besoin d'un temps unifié gage de son sentiment de permanence et de son être au monde.
S'organiser pour restaurer de la stabilité
Mais ces difficultés ne sont pas insurmontables. Plutôt que profiter quelques minutes de son parent, l'enfant appréciera de passer un long moment avec lui quand cela devient possible. Face aux pressions temporelles imposées par le travail, il convient de s'assurer des espaces et des durées dans lesquelles celui-ci n'a plus aucune prise. Ce sont ces instants qu'il faut aménager au maximum pour les offrir aux enfants. L'absent(e) doit faire en sorte de s'impliquer et de manifester son intérêt pour le développement de son enfant. Par exemple, co-signer le carnet de notes et le cahier de liaison sont des éléments qui le rassurent puisqu'ils matérialisent l'importance qui lui est accordée.
De plus, prendre le temps d'expliquer à l'enfant les raisons de ses éloignements lui empêche de s'imaginer des responsabilités qui le font souffrir. Si la situation est trop complexe à gérer, il peut être intéressant de lui montrer physiquement les lieux qui le privent de son père ou de sa mère. L'enfant qui visualise est rassuré car il peut penser au non présent et a l'impression de maîtriser sa disparition. Il se dit : "il ou elle est absent(e) mais je sais qu'il ou elle est là". Son imaginaire vient combler le vide. C'est fondamental car en vérité, le plus négatif pour son développement, c'est quand le vide recouvre sa capacité à penser. Il le laisse alors dans une effroyable détresse et un profond désaide.
De plus, prendre le temps d'expliquer à l'enfant les raisons de ses éloignements lui empêche de s'imaginer des responsabilités qui le font souffrir. Si la situation est trop complexe à gérer, il peut être intéressant de lui montrer physiquement les lieux qui le privent de son père ou de sa mère. L'enfant qui visualise est rassuré car il peut penser au non présent et a l'impression de maîtriser sa disparition. Il se dit : "il ou elle est absent(e) mais je sais qu'il ou elle est là". Son imaginaire vient combler le vide. C'est fondamental car en vérité, le plus négatif pour son développement, c'est quand le vide recouvre sa capacité à penser. Il le laisse alors dans une effroyable détresse et un profond désaide.