Mode ZEN
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Noël : famille, fête et autres tourments
Dépassée la féérie infantile des fêtes de fin d'années, celles-ci sonnent comme d'obligées retrouvailles familiales. S'y rejouent alors souvent les tensions résiduelles et les rancunes. Plus généralement, tous les évènements claniques actualisent les interactions et les histoires individuelles des protagonistes.
Les regroupements familiaux
Les repas de famille sont des moments très codifiés. Chacun s'y voit situé dans une place définie par le groupe et qui se réfère aux histoires vécues en commun. Chaque membre essaie de correspondre à l'image que les autres ont de lui. Dans un certain nombre de cas, ces représentations sont très éloignées de la réalité. Beaucoup ressentent alors un conflit entre les injonctions familiales et leur personnalité propre. Dès lors, les moments familiaux sont vécus comme des moments théâtraux où il importe d'enfiler le masque attendu par le groupe. Tous les membres ressentent la pression imposée par le clan qui s'est constitué une représentation idéale de lui-même.
Noël et les cadeaux
Dans notre société, Noël appartient au monde de l'enfance. Sa dimension commerciale d'échange de cadeaux a supplanté son origine religieuse. Chronologiquement, ce sont les parents qui offrent des présents à leurs enfants. Ils sont des marques d'amour et permettent aux enfants d'évaluer la façon dont ils sont aimés. Logiquement, ils interprètent les cadeaux comme une marque de préférence ou de moindre importance qui créent une hiérarchie au sein de la fratrie.
A l'âge adulte, c'est la logique du don contre don qui structure l'échange de biens autour de la période de Noël. S'y expriment à la fois l'image que l'on veut donner de soi (cherté, taille) mais aussi celle que l'on détient de l'autre. Le cadeau exprime la personnalité de celui qui l'offre et les intérêts perçus ou supposés de celui qui le reçoit. Les échanges viennent ainsi matérialiser les lignes de force et la répartition du pouvoir au sein de la famille et des proches.
A l'âge adulte, c'est la logique du don contre don qui structure l'échange de biens autour de la période de Noël. S'y expriment à la fois l'image que l'on veut donner de soi (cherté, taille) mais aussi celle que l'on détient de l'autre. Le cadeau exprime la personnalité de celui qui l'offre et les intérêts perçus ou supposés de celui qui le reçoit. Les échanges viennent ainsi matérialiser les lignes de force et la répartition du pouvoir au sein de la famille et des proches.
Une nécessaire régression
En mettant en présence plusieurs générations, ce ne sont pas les places actuelles des membres qui sont mises en lumière mais bien plus leurs places historiques. Malgré le temps qui a passé rien ne vient réellement gommer les différences entre les générations. En conséquence, tout le monde se trouve installer dans sa place antérieure. D'aucun devenu parent voit par exemple son développement mis en doute quand il se retrouve contester par ses propres parents, sur l'éducation des petits-enfants.
En reconstituant une structuration issue du passé les repas de famille impose au moment actuel un format ancien et régressif. Ainsi, les réactions des uns et des autres doivent s'entendre comme directement issues de l'histoire et notamment du registre infantile.
En reconstituant une structuration issue du passé les repas de famille impose au moment actuel un format ancien et régressif. Ainsi, les réactions des uns et des autres doivent s'entendre comme directement issues de l'histoire et notamment du registre infantile.
Y survivre
Quoi qu'il en soit, ces retrouvailles vont se reproduire tout au cours de nos vies et il importe de trouver des solutions qui les rendent supportables. En premier lieu, il s'agit de reconnaître quelle structure de la famille elles présentent. Aucun des mouvements psychiques perceptibles n'est à prendre tout à fait au niveau individuel. Ils sont les expressions du fonctionnement du groupe, à lire comme un système structuré autour des places individuelles.
Ne pas prendre pour soi des dynamiques de groupe et les replacer dans leur contexte nous font s'en détacher. Eviter un certain nombre de sujets considérés comme houleux présente aussi son intérêt. En effet, plutôt que de placer les questions épineuses au cœur d'un dispositif de horde, il est plus efficace de les solutionner dans un échange réel c'est-à-dire dans des interactions duelles. La grande souffrance engendrée par ces retrouvailles n'est-elle pas due à la sensation désagréable qu'elles nous demandent de prendre parti là où nous souhaiterions rester extérieurs ?
Ne pas prendre pour soi des dynamiques de groupe et les replacer dans leur contexte nous font s'en détacher. Eviter un certain nombre de sujets considérés comme houleux présente aussi son intérêt. En effet, plutôt que de placer les questions épineuses au cœur d'un dispositif de horde, il est plus efficace de les solutionner dans un échange réel c'est-à-dire dans des interactions duelles. La grande souffrance engendrée par ces retrouvailles n'est-elle pas due à la sensation désagréable qu'elles nous demandent de prendre parti là où nous souhaiterions rester extérieurs ?