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Mon enfant ne tient pas en place
Bouger fait partie de l’enfance : courir, sauter, explorer, découvrir, passer d’une activité à l’autre…L’enfant a besoin de se dépenser et sa capacité de concentration est très différente de celle de l’adulte. Il ne peut « tenir en place » que de temps en temps et c’est en grandissant qu’il le pourra de plus en plus souvent. Certains phénomènes peuvent cependant l’empêcher d’accéder à des temps calmes et posés ...
L’ennui de l'enfant
Il se peut que, tout simplement, l’enfant s’ennuie. Il n’a pas encore trouvé les activités répondant à ses besoins physiques et intellectuels. Sa curiosité cherche à être nourrie, son attention, son énergie aspirent à être utilisées. L’aider à rencontrer une activité qui lui convienne, qu’elle soit sportive, manuelle ou culturelle lui permettra de canaliser ce qui pour l’instant « cherche sa place ».
Les émotions de l'enfant
Il arrive que l’enfant cherche à fuir des émotions difficiles : tristesse, angoisse, colère…Elles peuvent par exemple résulter d’un deuil, d’une séparation, d’un déménagement …Le fait d’être tout le temps en mouvement lui évite d’être disponible pour les ressentir pleinement.
Il peut encore être réceptif à une souffrance chez l’un de ses parents. En « remuant », il cherche inconsciemment à divertir ce parent et/ou à ne pas être pris lui-même dans cette souffrance. Une rencontre avec un psychologue pourrait l’aider à apprivoiser cette vie émotionnelle à travers des dessins, des jeux et lui permettre de ne plus en avoir peur.
La difficulté à être seul
« Rester en place » suppose d’y être en bonne compagnie avec soi-même. Le pédopsychiatre et psychanalyste anglais Donald W. Winnicott (1896-1971) explique que l’enfant, pour développer sa capacité à être seul, a besoin de l’expérimenter d’abord avec l’adulte. Prendre régulièrement du temps pour lui lire une histoire, par exemple, l’amènera à ressentir, plus tard, du plaisir à lire seul car il retrouvera le plaisir commun ressenti.
Or le mode de vie actuel, qui contraint parfois à des journées individuelles très chargées, malmène ces temps paisibles partagés, fondamentaux, pour que chacun puisse les savourer seul. N’hésitons pas à les remettre en place.
Référence : Winnicott, D.W. (1969). La capacité d'être seul. In : De la pédiatrie à la psychanalyse. Paris, Payot