Mode ZEN
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Mon désir d'enfant, notre désir d'enfant
Dans le couple, il arrive un moment où la question de l'arrivée de l'enfant se pose. Chaque couple y répond à sa manière. Le désir d'enfant est un désir qui se construit au fur et à mesure de l'avancée de la relation. Parfois à l'initiative de l'un des partenaires, il est aussi en d’autres occasions un compromis entre les désirs des deux parents.
Un désir féminin ou masculin ?
Dès les origines des sociétés, le désir d'enfant a été placé sous l'égide du féminin. Encore aujourd'hui, nos sociétés se questionnent sur l'existence d'un instinct maternel. Aussi, il nous paraît logique que le désir d'enfant soit amené dans le couple par la femme. C’est renforcé par le fait que la contraception (la possible maîtrise du désir d’enfant) soit encore placée sous la responsabilité de la femme. Si elle peut choisir de ne pas concevoir, c’est dans l’imaginaire qu’elle est la maîtresse de la reproduction et donc du désir sous-jacent.
Pour autant, nous pouvons constater qu’un nombre croissant de pères témoigne de leur désir d'avoir des enfants. Ils sont ainsi de plus en plus souvent les initiateurs de l'arrivée du premier bébé dans le couple. Cette nouveauté est à relier à l'évolution des places attribuées au masculin et au féminin. Le père s'occupe aujourd'hui beaucoup plus de la dimension affective de son rôle de parent. La posture actuelle du père face aux enfants s’est construite très récemment. Elle a entraîné des évolutions sociales comme le fait qu’il peut désormais bénéficier d'un congé parental à l’instar de sa femme.
Pour autant, nous pouvons constater qu’un nombre croissant de pères témoigne de leur désir d'avoir des enfants. Ils sont ainsi de plus en plus souvent les initiateurs de l'arrivée du premier bébé dans le couple. Cette nouveauté est à relier à l'évolution des places attribuées au masculin et au féminin. Le père s'occupe aujourd'hui beaucoup plus de la dimension affective de son rôle de parent. La posture actuelle du père face aux enfants s’est construite très récemment. Elle a entraîné des évolutions sociales comme le fait qu’il peut désormais bénéficier d'un congé parental à l’instar de sa femme.
L’enfant, prolongement amoureux
La conception d’un enfant est toujours – au moins inconsciemment – reliée au désir sexuel qui lie les partenaires. Faire un enfant, c’est avoir un enfant de l’autre et c’est aussi symboliquement donner un corps à ce désir : le corps du bébé. L’enfant apparaît comme une extension du désir amoureux. La pulsion sexuelle et le désir d’enfant sont ainsi des représentants évidents des pulsions de vie. La reproduction offre la possibilité que quelque chose de l’affect s’incarne.
L’enfant est d’ailleurs toujours dans cet entre-deux puisqu’il restera, dans le discours des parents, l’enfant de deux personnes quand bien même la vie les a séparées. Il est une trace du sentiment à l’œuvre lors des origines. C’est d’ailleurs parfois cette réminiscence qui entraîne des reproches ou des tensions envers les enfants. Les contes mettent régulièrement ce ressort inconscient en lumière. Dans Cendrillon, par exemple, la haine que lui voue sa belle-mère n’est autre que l’expression d’une rivalité inconsciente de celle-ci avec la première femme du père et que la jeune Cendrillon incarne.
L’enfant est d’ailleurs toujours dans cet entre-deux puisqu’il restera, dans le discours des parents, l’enfant de deux personnes quand bien même la vie les a séparées. Il est une trace du sentiment à l’œuvre lors des origines. C’est d’ailleurs parfois cette réminiscence qui entraîne des reproches ou des tensions envers les enfants. Les contes mettent régulièrement ce ressort inconscient en lumière. Dans Cendrillon, par exemple, la haine que lui voue sa belle-mère n’est autre que l’expression d’une rivalité inconsciente de celle-ci avec la première femme du père et que la jeune Cendrillon incarne.
L’enfant et la filiation
Mais l’enfant n’est pas que la réalisation d’un désir amoureux, il nous replace au sein d’un cycle plus vaste. Il nous positionne par rapport à nos idéaux et notamment par rapport à nos parents. En devenant parents à notre tour, nous accédons à un nouveau statut, égal de celui de nos prédécesseurs. La venue d’un enfant atténue la différence (barrière) des générations et nous confronte ainsi à nos désirs œdipiens enfouis. Freud et la psychanalyse ont démontré par exemple que le premier enfant d’une femme est en partie fantasmé (inconsciemment) comme étant un enfant de son propre père. Il est une réalisation imaginaire des vœux œdipiens auxquels elles avait renoncé.
L’enfant, une question
Si le désir d’enfant est initié par l’un des partenaires, quand l’enfant survient dans le couple, il précipite toujours le désir de l’autre. Rien que le fait de faire mention de ce désir entraîne une modification irréversible des enjeux de la relation. En introduisant cette éventualité dans le rapport amoureux, il entraîne un positionnement des deux adultes en présence. Ainsi, si nous interrogeons l’inconscient il est rare que quelque chose de cet enjeu ait échappé aux parents alors même que l’enfant n’était pas désiré. Ce n’est pas parce qu’un désir fait effraction sur la scène psychique (consciente) qu’il n’était pas sous-jacent, déjà là en question dans l’inconscient. Si le désir d’enfant n’est pas le même pour les deux parents, il questionne toujours les deux d’une manière ou d’une autre et vient se construire à l’endroit ou leurs imaginaires et leurs subjectivités s’effleurent.