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Mon arbre généalogique
Dans l’histoire, jamais la généalogie n’a connu pareil engouement. De nombreux sites Internet proposent désormais de retrouver la trace d’ancêtres inconnus. Les contemporains en mal d’éternité cherchent dans leurs racines, une inscription de leur vie dans la temporalité. En perçant le mystère des origines, ils souhaitent s’approprier l’Histoire, leur histoire.
L’histoire familiale et la structuration psychique
Il est courant lors d’une psychothérapie de proposer à celui ou celle qui y entre de réaliser un arbre généalogique afin d’obtenir une vue globale de sa situation. Certains thérapeutes se contentent d’une mise en récit de celui-ci, relevant ici et là les imprécisions et les hésitations. D’autres demandent à ce que celui-ci fasse l’objet d’un travail écrit. Il pose une image qui servira de support aux projections imaginaires survenant au fil de la thérapie.
Freud mais aussi Lacan ont mis en avant la généalogie et l’histoire familiale des sujets dans la compréhension, voire la résolution de leurs troubles. La névrose s’empare de l’histoire du sujet. Celle-ci devient ainsi son premier lieu d’expression. Chaque récit généalogique livre la structuration psychique de celui qui l’exprime. La psychanalyse peut se considérer comme la mise en récit réitérée de la généalogie de l’analysant. Chaque lapsus, chaque déformation de celle-ci va révéler un fantasme sous-jacent et donner les clés de son monde interne.
Freud mais aussi Lacan ont mis en avant la généalogie et l’histoire familiale des sujets dans la compréhension, voire la résolution de leurs troubles. La névrose s’empare de l’histoire du sujet. Celle-ci devient ainsi son premier lieu d’expression. Chaque récit généalogique livre la structuration psychique de celui qui l’exprime. La psychanalyse peut se considérer comme la mise en récit réitérée de la généalogie de l’analysant. Chaque lapsus, chaque déformation de celle-ci va révéler un fantasme sous-jacent et donner les clés de son monde interne.
L’arbre généalogique, un enracinement dans l’Histoire
Pour se déployer, une histoire – même individuelle – a besoin d’une origine. L’origine livre une clé de compréhension du parcours. Tout humain a besoin de savoir d’où il vient afin de délimiter le chemin dans lequel il s’engage et d’en assurer la continuité. En réalisant son arbre généalogique, il prend la mesure des structures inconscientes qui circulent au sein de sa lignée. Parfois, au cours de sa réalisation, il prendra ainsi conscience d’un motif qui se répète à travers les âges. Par exemple, tel homme se verra devenir père au même âge que son propre géniteur mais aussi que nombre d’autres hommes dans sa famille. Réaliser ce travail de mémoire donne de la matière à l’invisible et au non su.
Dessiner sa lignée pour donner du sens à son existence
Lorsque nous recherchons dans le passé les causes de l’actuel, nous espérons résoudre un problème fondamental du psychisme humain : le mystère entourant les origines. Depuis les débuts de l’humanité, il a toujours été question de savoir d’où vient la vie et plus encore notre vie. Des dieux primitifs aux ancêtres mythologiques, l’homme n’a cessé de se chercher un désir à la source de son histoire. Ainsi, lorsqu’il creuse dans sa lignée, l’homme d’aujourd’hui essaie de découvrir puis de se prouver qu’il a été voulu, que sa présence n’est pas fortuite. Il souhaite en vérité être habité d’une cause qui le précède et qui l’inscrit dans le monde. Lorsque cette inscription fait défaut c’est alors toute la psyché qui prend le risque de vaciller. En l’absence d’histoire, la déstructuration psychique voire la psychose guettent.
La révélation généalogique comme trauma ... à surmonter ?
Parfois lorsque l’histoire apparaît, elle s’accompagne de révélations qui redessinent en profondeur le roman familial. Ainsi, apparaissent des fantômes jusque-là inconnus mais agissants. Cette connaissance fait effraction car elle rend conscients les supports d’éventuels fantasmes pathogènes. Hors les révélations néfastes, toutes sont violentes car elles font exister un passé, le nôtre que nous ne pouvons encore nous approprier. Lorsqu’un savoir est refoulé ou enfoui, sa survenue est dérangeante. Elle révèle un blanc dans la chronologie, un mystère dans le récit de nos vies.
Tout élément disruptif est potentiellement douloureux car il insécurise celui qui s’y confronte. Apprendre par exemple l’existence d’un oncle inconnu ou d’un grand-père différent fait perdre à la réalité la véracité que nous lui prêtions. Dès lors, le doute s’installe. Il peut connaître deux destins : le triomphe d’avoir découvert la vérité (euphorie maniaque) ou la déception de ne rien maîtriser de sa vie (repli dépressif). Si la généalogie est une pratique instructive, elle devrait toujours être encadrée et accompagnée car elle procède d’une lecture objective du sujet. Elle ne le rend ainsi libre qu’à la condition qu’il est en mesure de se l’approprier, c'est-à-dire qu’il doit y être préparé.
Tout élément disruptif est potentiellement douloureux car il insécurise celui qui s’y confronte. Apprendre par exemple l’existence d’un oncle inconnu ou d’un grand-père différent fait perdre à la réalité la véracité que nous lui prêtions. Dès lors, le doute s’installe. Il peut connaître deux destins : le triomphe d’avoir découvert la vérité (euphorie maniaque) ou la déception de ne rien maîtriser de sa vie (repli dépressif). Si la généalogie est une pratique instructive, elle devrait toujours être encadrée et accompagnée car elle procède d’une lecture objective du sujet. Elle ne le rend ainsi libre qu’à la condition qu’il est en mesure de se l’approprier, c'est-à-dire qu’il doit y être préparé.