Mode ZEN
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Mon ami(e) me parle mal
Dans les couples, nombreuses sont les situations où le dialogue s’envenime. Des petites phrases assassines aux disputes ouvertes, le langage devient le premier espace d'expression du conflit. La parole se constitue alors comme prémices de la violence. Comment faire pour enrayer cette spirale qui fait souffrir tant de duos ?
Ces mots qui font mal
Dans nos vies, le langage est le support de nos affects. Il rend présentes les relations qui nous unissent à nos partenaires. Nous faisons tous l'expérience que les sentiments prennent sens et acquièrent leur réalité lorsqu'ils sont dits. Par exemple, prononcer "je t'aime" s'accompagne d'une sensation physique. Le discours – surtout dans le champ de l’affectif – résonne dans le corps : il s’incarne. Lorsque nous sommes en relation avec l'autre, naturellement ses énoncés nous touchent.
La manière dont nous sommes émus (positivement ou négativement) est fonction de ce qui nous est renvoyé. Notre sensibilité aux paroles est proportionnée à notre attachement envers celui ou celle qui nous les adresse. Ainsi, la moindre critique prend des allures de catastrophe si c’est l’autre aimé qui la formule. Nous la ressentons comme le signe d’un éventuel désamour.
La manière dont nous sommes émus (positivement ou négativement) est fonction de ce qui nous est renvoyé. Notre sensibilité aux paroles est proportionnée à notre attachement envers celui ou celle qui nous les adresse. Ainsi, la moindre critique prend des allures de catastrophe si c’est l’autre aimé qui la formule. Nous la ressentons comme le signe d’un éventuel désamour.
Le langage, un lieu de redéfinition de soi
C’est dans l’échange avec l’autre que nous nous sentons exister. Des messages négatifs répétés ou agressifs, même involontairement, sont destructeurs. Ils accréditent progressivement l’idée selon laquelle nous pourrions être dénués de valeur. De petits énoncés vexatoires et réguliers entraînent une diminution de notre confiance en nous. Si l’autre que nous aimons peut les dire à loisir, implicitement nous pensons qu’ils nous décrivent fidèlement. L’autre met en mots un reflet que progressivement nous prenons pour notre personnalité propre. Nous finissons par nous trouver identifiés à ses dires peu flatteurs. Nous les acceptons comme des constats. La parole sur nous, surtout dans le cadre des sentiments, transforme la représentation que nous avons de nous-mêmes. Elle s’apparente ainsi aux autres formes de violences : elle impacte notre image.
La violence verbale
Or, la violence s’instaure insidieusement au sein du couple. C’est par petits accrochages que cran après cran elle se développe. Malheureusement, l’habitude se prend rapidement de ne pas surveiller ses mots, aussi blessants puissent-il être pour l’autre. Pourtant le verbal est le premier niveau de la violence, a fortiori conjugale. C’est ainsi qu’en modérant et en pesant nos propos, nous pourrions empêcher la survenue d’autres violences, notamment physiques.
Loin de s’interdire toute dispute – elles sont nécessaires à la dynamique du duo – nous devons veiller à ce qu’elles ne glissent pas vers une remise en cause et un dénigrement systématiques de l’autre. Si un de ses comportements ou attitudes nous disconviennent, le plus simple est de les contester en prenant garde de les disjoindre de son identité. Par exemple, le manque d’implication dans les tâches quotidiennes et sa critique ne devraient pas donner lieu à la définition d’une supposée flemmardise. Lors de récriminations, il nous faut apprendre à détacher ce que nous n’apprécions pas chez l’autre de sa personne.
Loin de s’interdire toute dispute – elles sont nécessaires à la dynamique du duo – nous devons veiller à ce qu’elles ne glissent pas vers une remise en cause et un dénigrement systématiques de l’autre. Si un de ses comportements ou attitudes nous disconviennent, le plus simple est de les contester en prenant garde de les disjoindre de son identité. Par exemple, le manque d’implication dans les tâches quotidiennes et sa critique ne devraient pas donner lieu à la définition d’une supposée flemmardise. Lors de récriminations, il nous faut apprendre à détacher ce que nous n’apprécions pas chez l’autre de sa personne.
Rompre la spirale des mots
Lorsque malgré ces efforts, la communication reste empreinte de violences, il s’agit de prendre du recul. Le recours à l’écrit s’avère alors bénéfique, il temporise et tempère les échanges entre les partenaires. Il est en effet beaucoup plus difficile de s’exprimer à l’écrit dans l’immédiateté et la violence d’une réaction émotionnelle. Il est par exemple, utile de refuser l’escalade et de proposer de s’exprimer plus tard, autrement, voire en présence d’un tiers.
Par ailleurs, il semble indispensable de refuser toute attaque ad hominem dès sa première survenue. Les relations ne peuvent se développer que dans un climat de confiance et de respect. Se maintenir attentifs aux modalités communicationnelles qui s’instaurent doit nous permettre de nous protéger afin de ne pas nous remettre trop intimement en cause, notamment en refusant dès le départ les humiliations. En effet, il est toujours plus simple de prévenir une problématique que de la solutionner, encore plus lorsqu’elle survient dans l’espace de nos sentiments et de nos affects, c’est-à-dire dans un champ que contrôle mal notre raison.
Par ailleurs, il semble indispensable de refuser toute attaque ad hominem dès sa première survenue. Les relations ne peuvent se développer que dans un climat de confiance et de respect. Se maintenir attentifs aux modalités communicationnelles qui s’instaurent doit nous permettre de nous protéger afin de ne pas nous remettre trop intimement en cause, notamment en refusant dès le départ les humiliations. En effet, il est toujours plus simple de prévenir une problématique que de la solutionner, encore plus lorsqu’elle survient dans l’espace de nos sentiments et de nos affects, c’est-à-dire dans un champ que contrôle mal notre raison.