Mode ZEN
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Mon adolescent fume des joints, que faire ?
Aujourd'hui, sur la question du cannabis, la société s'est polarisée en deux attitudes contradictoires. D'un côté, les tenants du tout répressif qui s'opposent à l'ouverture du débat sur les substances illicites et de l'autre, les permissifs qui défendent leur propre consommation. Les parents sont ainsi lâchés entre deux positions qui ne leur permettent pas d'élaborer la problématique de leur jeune lorsqu'elle se présente. Elle est pourtant courante : 25% des jeunes de 17 ans ont consommé du cannabis dans le mois dernier.
Les risques du cannabis ?
Plusieurs écoles se confrontent quant aux risques encourus par le jeune fumeur. Les spectres de la schizophrénie ou de la maladie mentale ont été agités comme conséquence du joint. Pour autant, il paraît peu probable que celui-ci soit seule à causer l'apparition de ces pathologies. Il semblerait plutôt qu'il puisse révèler ou amplifier les symptômes d'une problématiques encore sous-jacente et silencieuse. Mais il est indéniable que la consommation, surtout si elle est régulière, provoque des modifications considérables de la personnalité et des aptitudes cognitives. Ce sont la volonté et la mémoire qui sont les plus touchées puis les compétences sociales et le comportement. A l'adolescence, lors d'une consommation quotidienne, nous assistons le plus souvent à un effondrement des résultats scolaires et un repli sur soi.
Il est toujours difficile de savoir qui de ces signes ou du cannabis sont les causes ou les effets. En réalité, la consommation "abusive" de THC est un pansement que le jeune auto-applique sur son mal-être. Or, si les joints donnent l'impression d'aller mieux (anxiolytique), comme tout produit qui agit sur le système nerveux, ils renforcent en réalité la dépressivité voire la dépression. L'échec scolaire ou le repli consécutifs renforcent, par la suite, la mauvaise image que l'adolescent a de lui-même. C'est le début d'un cercle vicieux.
Il est toujours difficile de savoir qui de ces signes ou du cannabis sont les causes ou les effets. En réalité, la consommation "abusive" de THC est un pansement que le jeune auto-applique sur son mal-être. Or, si les joints donnent l'impression d'aller mieux (anxiolytique), comme tout produit qui agit sur le système nerveux, ils renforcent en réalité la dépressivité voire la dépression. L'échec scolaire ou le repli consécutifs renforcent, par la suite, la mauvaise image que l'adolescent a de lui-même. C'est le début d'un cercle vicieux.
Les modes de consommation
Au-delà de la seule prise de cannabis, ce qui doit être interrogé c'est la manière de le faire, voire le rituel qui l'accompagne. Tous les contextes de prise n'ont pas les mêmes effets ni la même signification. Dans un premier temps, il est important d'arriver à échanger sur les moments associés à sa consommation : cercle amical, soirées, solitude, moments anxieux. Ce qu'il convient de repérer c'est l'éventuelle dimension anxiolytique qui la motive. C'est par une action sur l'angoisse initiale qu'il sera en effet possible de modifier son comportement.
Le mode d'inhalation doit lui aussi être décortiqué. Fumer un pétard en soirée est pensé par le jeune comme un moyen de lever ses inhibitions, il cherche du bien-être. A contrario, les douilles (pipe à eau trafiquée) ont pour principal objectif d'accéder à une "défonce". Elles sont à entendre comme un moyen d'en finir avec ses soucis, le mal-être y paraît beaucoup plus présent. Comme toute défonce, ce qui est cherché c'est la rupture avec la réalité vécue comme frustrante et incompatible avec l'expression de son désir. Ce mode de prise devenu courant est inquiétant puisqu'il révèle un état de tension plus grand et une moins bonne capacité à faire face à ses problèmes.
Le mode d'inhalation doit lui aussi être décortiqué. Fumer un pétard en soirée est pensé par le jeune comme un moyen de lever ses inhibitions, il cherche du bien-être. A contrario, les douilles (pipe à eau trafiquée) ont pour principal objectif d'accéder à une "défonce". Elles sont à entendre comme un moyen d'en finir avec ses soucis, le mal-être y paraît beaucoup plus présent. Comme toute défonce, ce qui est cherché c'est la rupture avec la réalité vécue comme frustrante et incompatible avec l'expression de son désir. Ce mode de prise devenu courant est inquiétant puisqu'il révèle un état de tension plus grand et une moins bonne capacité à faire face à ses problèmes.
Discours adulte ambigu : réponse adolescente équivoque
Face au constat que l'adolescent fume, il est fondamental d'adopter l'attitude du "sans silence et sans cris" si chère aux éducateurs. Le dialogue doit s'instaurer à l'exclusion de toute pression que l'adolescent ne tarderait pas à tourner en ridicule par de nombreux et médiatiques exemples d'adultes fumeurs qui s'en sortent très bien. De plus, il n'hésiterait pas à pointer la consommation éventuelle de ses parents ou des amis de ceux-ci.
L'adolescent montre ici que le cannabis a pour lui valeur de rite initiatique c'est-à-dire qu'il est de nature à le faire pénétrer dans le monde des adultes. Celui-ci prend souvent, dans l'esprit du jeune, la forme du groupe de pairs dans lequel il évolue. Il est toujours surprenant de constater comment entre copains-copines, les adolescents singent à la perfection les fonctionnements qu'ils perçoivent chez les adultes. C'est sur ce constat, qu'il est intéressant de leur rappeler les risques encourus par cette consommation (justice, …) et le fait qu'ils n'ont pas l'âge d'y faire réellement face. Tout adulte devrait se rappeler que l'adolescent, quel que soit l'air qu'il se donne, est beaucoup plus vulnérable qu'un adulte et qu'il n'est jamais bon de le considérer trop vite à son égal. Rendons aux adolescents ce qui leur appartient : le droit de ne pas avoir à assumer plus que ce qu'il leur est possible et une certaine forme d'innocence sereine.
L'adolescent montre ici que le cannabis a pour lui valeur de rite initiatique c'est-à-dire qu'il est de nature à le faire pénétrer dans le monde des adultes. Celui-ci prend souvent, dans l'esprit du jeune, la forme du groupe de pairs dans lequel il évolue. Il est toujours surprenant de constater comment entre copains-copines, les adolescents singent à la perfection les fonctionnements qu'ils perçoivent chez les adultes. C'est sur ce constat, qu'il est intéressant de leur rappeler les risques encourus par cette consommation (justice, …) et le fait qu'ils n'ont pas l'âge d'y faire réellement face. Tout adulte devrait se rappeler que l'adolescent, quel que soit l'air qu'il se donne, est beaucoup plus vulnérable qu'un adulte et qu'il n'est jamais bon de le considérer trop vite à son égal. Rendons aux adolescents ce qui leur appartient : le droit de ne pas avoir à assumer plus que ce qu'il leur est possible et une certaine forme d'innocence sereine.
Accompagner cette consommation sans la légitimer
L'adolescent qui s'adonne à la consommation régulière de cannabis est un adolescent en proie à une certaine souffrance qu'il importe d'entendre. Si ces joints sont utilisés pour entrer dans un cercle d'amis, d'autres solutions d'appartenance doivent lui être proposées et être valorisées : le sport, les activités collectives, … De plus, toute prise de position des adultes et plus encore des parents devra se faire après qu'ils ont décortiqués leur propre consommation. Le jeune plus que tout autre ne supporterait pas de se voir interdire ou déconseiller quelque chose que l'adulte s'autorise.
Comme tout comportement à risque, c'est l'éducation au long cours et notamment l'apprentissage du soin que l'on doit se porter qui est la clé du discours à tenir. Si, dès tout petit, l'enfant a appris que son corps mais aussi son psychisme étaient des objets auxquels il devait prendre garde, il sera moins enclin, non pas à consommer quelques joints, mais aux "défonces" dont l'impact sur ses performances est dramatique. Il discriminera mieux ce qui est bon pour lui de ce qui lui nuit. Si ces mesures ne suffisaient pas à l'aider à contrôler sa consommation, le recours à un professionnel ou une association s'avère très utile pour l'aider à élaborer sa destructivité. Ce travail de construction signera de plus la reprise de son développement et, vécu positivement lui apportera les bénéfices propres à changer ses comportements dangereux.
Comme tout comportement à risque, c'est l'éducation au long cours et notamment l'apprentissage du soin que l'on doit se porter qui est la clé du discours à tenir. Si, dès tout petit, l'enfant a appris que son corps mais aussi son psychisme étaient des objets auxquels il devait prendre garde, il sera moins enclin, non pas à consommer quelques joints, mais aux "défonces" dont l'impact sur ses performances est dramatique. Il discriminera mieux ce qui est bon pour lui de ce qui lui nuit. Si ces mesures ne suffisaient pas à l'aider à contrôler sa consommation, le recours à un professionnel ou une association s'avère très utile pour l'aider à élaborer sa destructivité. Ce travail de construction signera de plus la reprise de son développement et, vécu positivement lui apportera les bénéfices propres à changer ses comportements dangereux.