Manger mieux plutôt que manger moins
Face à l'éloge de la minceur qui sévit dans notre société, nous sommes bien nombreux à culpabiliser de ne pouvoir incarner cette image idéalisée et souvent irréaliste. La minceur portée en modèle commence à faire parler d'elle pour les dégâts qu'elle provoque surtout chez les femmes et, en particulier, chez les adolescentes.
S'interroger sur le besoin de maigrir
Il est important de rappeler que le désir de minceur ne correspond pas toujours à un besoin objectif. En effet, selon une enquête récente (1), 63% des femmes de poids normal et 30% des hommes de poids normal voudraient maigrir et, en général, 70% des femmes et 55% des hommes souhaiteraient maigrir. Cette obsession de la minceur apparaît comme déconnectée de toute réalité physiologique qui elle autorise de nombreuses variations sur le thème du poids d'équilibre propre à chacun.
La dynamique des régimes
Le poids du corps évolue au fil du temps, en fonction des étapes de la vie, du mode et de l'hygiène de vie. L'adolescence, en particulier, est une période ingrate pour les jeunes filles où les variations hormonales peuvent provoquer une prise de poids. Si les régimes alimentaires peuvent aider dans certains cas, il est bon de rappeler que trop souvent les personnes ayant suivi un régime amincissant reprennent finalement leur poids. Par ailleurs, l'effet yoyo que ces régimes engendrent souvent n'est pas sans conséquence sur le corps lui-même et sur le psychisme, sans compter l'anémie ou la perte d'enthousiasme qu'ils peuvent aussi provoquer.
Prendre en charge son alimentation
Il n'existe pas aujourd'hui de régime ou de complément alimentaire qui seraient à la fois simple, efficace et sans risque aucun. A vrai dire, un grand nombre de nutritionnistes plébiscitent le bon sens, à savoir une alimentation réfléchie, basée sur les repères nutritionnels mis en place par le PNNS (2). Il s'agit de diversifier et d'équilibrer son alimentation, c.-à-d. manger mieux plutôt que manger moins, afin que celle-ci devienne source d'une bonne santé physique. Ainsi, en suivant ces recommandations, plus en phase avec les besoins du corps, il se crée une dynamique saine, pour le corps et pour l'esprit. En y ajoutant une activité physique régulière, le corps mais aussi l'esprit retrouvent une certaine vitalité. En opérant cette réconciliation réfléchie avec son alimentation, celle-ci peut aussi devenir source de plaisirs et de sensations nouvelles qui peuvent elles-mêmes déboucher sur une meilleure estime de soi.
(1) Étude du 10 février 2010, financée par le Ministère de la Santé et des Sports, l'INSERM, l'INRA, le Cnam et la Fondation pour la Recherche Médicale.
(2) Programme National Nutrition santé, élaboré par des nutritionnistes et autres professionnels de la santé, sous l'égide du Ministère de la Santé.