Psychologie

On ne naît pas maltraitant·e, mais on hérite parfois, à son insu, de schémas éducatifs marqués par la violence. Les maltraitances générationnelles ne se résument pas à des actes isolés ; elles s’inscrivent dans une logique de répétition inconsciente, transmise de parent à enfant, souvent sous couvert d’autorité ou d’éducation « normale ». Rompre avec cette chaîne invisible exige bien plus qu’une bonne volonté : cela suppose de reconnaître ce qui, en soi, rejoue sans le vouloir les blessures du passé.

La violence éducative comme héritage banalisé

Certaines formes de maltraitance ne sont pas perçues comme telles car elles sont intégrées depuis l’enfance comme des « méthodes d’éducation ». Ce qui a été vécu comme normal devient un référent, même lorsqu’il s’agit de violences psychologiques, d’humiliations ou de punitions disproportionnées. L’inconscient reproduit alors ces gestes ou paroles, non par cruauté, mais parce qu’ils constituent le seul modèle intériorisé.

L’inconscient familial : terrain fertile de la répétition

Les schémas de maltraitance s’ancrent dans l’histoire familiale, bien au-delà de la conscience individuelle. Chaque génération porte des traces des blessures précédentes, souvent sans pouvoir les nommer, et c’est précisément ce non-dit qui alimente la répétition. Tant que ces mécanismes restent invisibles, ils continuent d’agir sous la forme de réactions automatiques.

La culpabilité d’être parent et la peur de reproduire

De nombreux parents conscients de leur passé difficile vivent dans la crainte de « faire pareil ». Mais la peur seule ne suffit pas à briser la répétition, car elle fige dans une posture défensive sans permettre une réelle élaboration psychique. C’est en travaillant sur ses propres blessures que l’on peut commencer à désamorcer ces automatismes hérités.

Identifier la violence silencieuse : au-delà des coups

Rompre avec la maltraitance générationnelle, ce n’est pas seulement éviter les gestes violents. C’est aussi reconnaître les formes plus subtiles de violence psychique : dévalorisation, indifférence affective, chantage émotionnel, qui marquent tout autant l’enfant. Cette prise de conscience demande d’élargir sa définition de la maltraitance, souvent minimisée par habitude.

Rompre la chaîne : un travail de conscience et de transmission

Mettre fin à ces schémas passe par un double mouvement : reconnaître ce que l’on a subi sans le banaliser, et choisir consciemment de transmettre autrement. Cela implique parfois de se faire accompagner pour dénouer ce qui relève de l’histoire familiale. Rompre avec la répétition n’est pas renier ses parents, mais offrir à ses enfants un cadre où l’éducation ne se confond plus avec la violence.

Trouver un psy