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Licenciement et sentiment d'exclusion
Etre licencié, c’est d’abord subir la décision d’un tiers, mais c’est aussi être exclu de ses différents groupes d’appartenance : celui du collectif de travail, celui de l’entreprise, celui du corps de métier et celui des actifs.
La place du groupe
L’exclusion ne s’entend que dans la mesure où l’individu a été rejeté d’un groupe et a perdu, par ce mouvement, un grand nombre de ses repères et une partie de son identité. Ainsi privé de ce qui le définissait et de ce qui donnait sens à ses actes, il se sent abandonné et bien souvent trahi.
Lors des licenciements collectifs, le groupe occupe toujours une place centrale, notamment dans les rapports de force entre salariés et dirigeants. Ce mouvement de regroupement des ‘exclus’ semble en effet naturel, mais il s’agit, au-delà des jeux de pouvoir, de retrouver une place, un objectif, un rôle, des ‘collègues’, c'est-à-dire le plus de repères possibles connus.
Licenciement et sentiment d'impuissance
L’exclusion de l’entreprise confronte le salarié à un fort sentiment d’impuissance face aux dirigeants représentés comme tout-puissants. Dans le cas des licenciements de masse, ce sentiment est souvent exacerbé par les périodes d’attentes (annonce des difficultés de l’entreprise, négociation avec les autorités, avec les syndicats etc…) dans lesquels les salariés ne peuvent que patienter passivement pendant que d’autres décident de leur avenir.
Les frustrations liées à cette impuissance se déchargent lors des manifestations et des regroupements. Selon la formule de rigueur, les salariés ‘unissent leurs forces’, tentent à nouveau de ‘peser’ (comprenez exister) et diffusent au travers du groupe, autant de colère et d’agressivité qu’ils ont ressenti de frustrations, de dévalorisation et de trahison.
Dans le cas des fermetures d’entreprise, dans lesquels les dirigeants ont eux-mêmes montré leurs limites, les ressentis d’impuissance sont partagés, le licenciement semble alors plus facilement acceptable.
Rapport au traumatisme originel
L’expulsion du nouveau-né du ventre de sa mère durant l’accouchement est à l’origine du traumatisme originel. Ainsi, avant la constitution de la subjectivité attestée par l’accès au ‘je’, le nourrisson est confronté à la crainte de perdre ‘sa place’ dans le ventre maternel, source de tout.
Un parallèle semble donc possible lors de la confrontation à la perte d’emploi puisqu’en effet, le travail ‘entoure’ le salarié d’un cadre (collègues, hiérarchie, règlement intérieur, locaux…) et est également source de sécurité en permettant la réalisation des besoins primaires (nourriture, habitation). Ainsi, l’exclusion de la ‘place’ professionnelle peut rappeler et raviver le traumatisme originel encré en chacun de nous qui, selon Freud, constitue l’expérience primaire du vécu anxiogène.