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Les troubles musculo-squelettiques
Les troubles musculo-squelettiques, ou TMS, représentent la première cause de morbidité au travail et sont, de surcroît, largement minimisés du fait de la sous-déclaration. Ce phénomène dépasse les frontières de la France, puisque les TMS occupent la première place des maladies professionnelles dans plusieurs pays d’Europe.
Définition
Les TMS regroupent une quinzaine de maladies qui affectent les muscles, les tendons et les nerfs des membres et de la colonne vertébrale. Ils s'expriment par des douleurs mais aussi par de la raideur, de la maladresse ou une perte de force.
En France, les TMS des membres supérieurs sont reconnus au titre des tableaux 57 et 69 des maladies professionnelles (MP) du régime général et au titre du tableau 39 du régime agricole. Les régions corporelles concernées sont principalement le cou, les épaules (par exemple, la tendinopathie de la coiffe des rotateurs), le coude (l'épicondylite), les extrémités des membres supérieurs (le syndrome du canal carpien pour le poignet) et le dos.
Le syndrome de la coiffe des rotateurs
Il s’agit du symptôme le plus fréquent. Également appelé syndrome des sus-épineux, il se caractérise par une douleur de l’épaule ressentie lorsqu’un mouvement d’abduction du bras (le bras s’écarte du corps) est effectué. L’individu constate le plus souvent une diminution de sa force au cours de ce mouvement.
À l’origine, ce syndrome était connu chez les sportifs, comme les nageurs ou les joueurs de tennis, qui sollicitaient leurs bras de manière répétitive. Mais aujourd’hui, il touche de plus en plus de travailleurs qui, dans le cadre de leur emploi, sont amenés à exécuter ces mêmes mouvements à des cadences importantes.
Le syndrome du canal carpien
Cette affection fait partie des neuropathies, c'est-à-dire des maladies du tissu nerveux. Elle correspond à une compression d'un nerf du bras (le nerf médian) au niveau du canal carpien situé dans le poignet et délimité par les os du carpe. Elle est susceptible d'entraîner une paralysie des doigts.
La part des cas attribuables au travail est particulièrement élevée parmi les ouvriers et les employés, mais les autres secteurs d’activité ne sont pas épargnés.
La lombalgie
Le rachis, ou colonne vertébrale, est une structure osseuse constituée de 33 vertèbres qui sont superposées les unes sur les autres. Il commence à la base du crâne et s'étend jusqu'au bassin. La lombalgie ou lumbago est une douleur centrée sur les 5 premières vertèbres lombaires.
Ces douleurs quotidiennes sont, pour les hommes, principalement observées parmi les employés, les agents de service de la fonction publique et les ouvriers, et chez les femmes, parmi les ouvrières.
Quelques chiffres
En 2002, les TMS représentaient en France 62 % de l'ensemble des maladies professionnelles recensées par la caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) avec 21 126 pathologies indemnisées. En 2006, 32 500 TMS ont été indemnisés pour 7 millions de journées de travail perdues. Ils représentaient 70 % de l’ensemble des maladies professionnelles reconnues. En 2008 (derniers chiffres connus), plus de 40 000 malades ont été indemnisés pour un coût de 800 000 euros.
Entre 80 000 et 100 000 personnes âgées de 20 à 59 ans (surtout des femmes) sont opérées chaque année pour un syndrome du canal carpien ; elles reprennent en moyenne le travail au bout de 60 jours.
25 % des salariés européens déclarent souffrir de douleurs dorsales liées à leur travail, dont 13 % qui se plaignent de douleurs quotidiennes.
La surveillance épidémiologique mise en place par l’Institut de veille sanitaire (InVS) a démontré que les symptômes perdurent et s'aggravent chez 65 % des patients. Ils régressent chez 36 % des salariés actifs contre 31 % des inactifs.
Les facteurs environnementaux
Ils se répartissent en 3 catégories :
- Les origines biomécaniques.
- La répétitivité des gestes.
- Les efforts excessifs.
- Les mauvaises postures articulaires.
On distingue les causes individuelles des causes environnementales. Les premières relèvent de facteurs spécifiques à l’individu ; son sexe, son âge, son secteur d’activité en sont des exemples, mais il est certain que la sensibilité de chacun est aussi différente : pour un même geste, certains développeront une tendinite, d’autres non.
Les facteurs organisationnels
Il existe un lien de cause à effet entre l’organisation du travail et l’impact des facteurs de risque. Les objectifs de production ont, par exemple, une incidence directe sur le nombre de répétitions des gestes dans une journée. L’organisation induit aussi des effets psychologiques importants en générant plus ou moins de stress. Globalement, on retient quatre facteurs organisationnels influençant l’apparition et le développement des TMS :
- La charge mentale et la cadence.
- Les horaires de travail et les pauses.
- Les changements technologiques.
- La polyvalence.
Les facteurs psychosociaux
Ils correspondent à la perception que le salarié a de son milieu de travail. Cette représentation varie en fonction de l’organisation bien sûr, mais aussi en fonction de l’entente entre collègues, entre salariés et supérieurs hiérarchiques, en fonction des perspectives d’évolution, en termes de fonctions ou de rémunération…
Un programme de surveillance épidémiologique
Aujourd’hui, les troubles musculo-squelettiques sont unanimement reconnus par les pouvoirs publics et politiques. Leur ampleur se dévoile au fil des études. À ce titre, le vocabulaire employé par l’Institut de veille sanitaire pour définir le développement des TMS nous semble tout à fait révélateur : il parle en effet de programme de surveillance épidémiologique.
Mais ne nous y trompons pas, si les TMS apparaissent et s’intensifient dans tous les milieux professionnels, ils ne sont pas pour autant inévitables. Car c’est bien la conjugaison de plusieurs facteurs de risques imposés et subis par l’individu en fonction de sa place dans la société, qui en est à l'origine.