Difficulté de lecture : 3 / 5
Les principes majeurs de la psychanalyse
Au fils des siècles, l’imaginaire collectif s’est chargé de nombreux fantasmes relatifs à la psychanalyse. Elle effraie par son coût, par sa durée et par la vision de son étrange divan sur lequel le patient devra endurer les fameux silences de l’analyste.
Que peut-on en attendre ?
La psychanalyse s’adresse aux personnes qui souhaitent dénouer en profondeur les conflits dont elles souffrent, en prenant conscience des mécanismes inconscients à l’œuvre dans leurs comportements.
En remontant dans l’enfance à l’origine des maux et des conflits intérieurs, elle permet une grande connaissance de soi et améliore ainsi les relations à l’autre. Contrairement à d’autres thérapies, elle ne se contente pas de supprimer la manifestation des symptômes mais agit en traitant leurs causes primaires, évitant ainsi leur réapparition.
La psychanalyse ne se restreint pas aux seuls individus en souffrance manifeste puisqu’elle investit l’ensemble des processus psychiques, libérant ainsi le patient de mal-être lancinant, de mécanismes de répétition d’échecs ou encore d’instabilité affective.
Le cadre des séances
Décrit par Sigmund Freud dans Etudes sur l’hystérie, publié en 1895, le cadre des séances suit un certain nombre de règles fondamentales. La cure psychanalytique débute par des entretiens de face à face, le patient est ensuite invité à s’allonger sur un divan, l’analyste se plaçant alors derrière lui afin de ne pas être vu.
Cette position favorise la détente en supprimant les tensions engendrées par le croisement des regards et permet à l’analyste de ne plus avoir à contrôler ses réactions, lui laissant ainsi toute latitude pour écouter, observer et interpréter les paroles de l’analysant.
Freud recevait ses patients 6 fois par semaine. Aujourd’hui, les pratiques s’harmonisent sur un minimum d’une séance hebdomadaire entre 20 et 45 minutes.
Le paiement des séances fait partie intégrante de la cure, il permet de libérer le patient du sentiment de reconnaissance que la gratuité impliquerait. Certains analystes font ainsi payer les séances non effectuées, voire celles qui interviennent durant les vacances. La poursuite du paiement apparaît en effet pour certains, comme la continuité du lien entre thérapeute et analysant, facilitant ainsi les ‘séparations’ momentanées de la cure. Ces modalités doivent être clairement précisées au début de l’analyse.
Le déroulement des séances
Le principe fondamental de la psychanalyse est celui de la technique d’association libre : elle consiste à libérer la parole du patient en l’encourageant à évoquer toutes ces pensées, en dehors de toute gêne ou de tout frein.
L’écoute active de l’analyste est dite ‘flottante’, c'est-à-dire qu’il ne privilégie aucun élément du discours du patient mais étudie les effets des paroles sur son propre inconscient, favorisant ainsi la compréhension de celui du patient.
L’ensemble des pratiques se déroule dans un cadre de neutralité et de bienveillance, aucun jugement ne doit être porté. Si les séances et l’éclairage de l’analyste permettent parfois de soulager un sentiment néfaste comme l’angoisse ou la mélancolie dés la fin de l’entretien, l’ensemble du travail reste difficile et long. Une analyse dure en effet entre 5 et 10 ans. L’analyste intervient donc pour soutenir moralement et psychologiquement le patient dans l’affrontement de situations difficiles.
Les différents courants psychanalytiques
On distingue trois principaux courants dans l’offre psychanalytique : la cure freudienne, jungienne ou lacanienne. L’école freudienne fut à l’origine de la fondation de la psychanalyse et demeure la plus répandue en France.
Fils spirituel de Freud, Carl Jung développa la connaissance de l’inconscient avant de s’opposer à la théorie freudienne de la sexualité et du fonctionnement de l’inconscient. A partir de 1914, il compléta ses études par de nombreux voyages dans le monde et mit ainsi en évidence les structures universelles de l’imaginaire, organisatrices de l’inconscient collectif.
Jacques Marie Lacan, à l’opposé de Carl Jung, se définit toujours comme un psychanalyste freudien bien que ses élèves adoptent l’identité de ‘lacanien’. Il compléta ses études de psychiatrie par des formations en philosophie, lettres, histoire et linguistique. Il démontra que l’inconscient était structuré comme un langage et définit trois registres de la vie mentale : le réel, l'imaginaire et le symbolique.