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Les méthodes des psychologues : scientifiques ou non ?
Encore aujourd’hui, les plus farouches opposants des psychologues les assimilent à des sortes de médium aux techniques douteuses. Arrêtons nous donc quelques minutes sur ces fameuses méthodes.
L’entretien clinique et l’observation
Contrairement à ce que l’étymologie pourrait laisser entendre, la méthode clinique n’est pas réservée à une étude de malades au sein d’un hôpital. Les psychologues, quelque soit leur méthode thérapeutique, considèrent en effet que seule une étude approfondie d’individus particuliers, dont la spécificité est reconnue et respectée, et qui sont considérés en situation et en évolution, peut permettre de les comprendre.
L’observation constitue la seconde méthode la plus utilisée par les psychologues. D’abord employée par des praticiens tels que Binet ou Klein pour étudier leurs propres enfants, elle fut ensuite généralisée pour permettre la compréhension de la démarche de pensée du sujet, auquel il est demandé un effort d’introspection.
Méthodes non scientifiques ?
C’est en effet une critique couramment adressée aux psychologues ainsi qu’aux psychanalystes car leurs résultats ne sont pas quantifiables. Pourtant, cette seule caractéristique semble bien limitée pour qualifier à elle seule, la qualité scientifique d’une méthode.
L’examen clinique participe en effet de l’expérience, en ce sens que le clinicien se pose des problèmes, fait des hypothèses, fait varier les conditions mises en jeu lors de l’entretien et contrôle, enfin, chacune de ses hypothèses au contact des réactions provoquées au cours du dialogue. Le seul fait que ces réactions ne soient pas toutes immédiates n’intervient en rien dans le processus de réflexion.
La "méthode clinique" est également qualifiée de "critique" pour insister sur la remise en question des réponses du patient par le psychologue, ceci afin de mettre à jour les processus inconscients, les non-dits ou encore les phénomènes latents. Ainsi, contrairement à des personnes ignorantes en matière de psychologie, le psychologue est en mesure de comprendre les phénomènes psychiques et leurs manifestations.
Quelques exemples
Une grande majorité des psychologues et psychanalystes sont en mesure de prouver que leurs connaissances et compétences, acquises sur la base de l’observation et de conduites d’entretiens cliniques, sont, dans certains cas, plus adaptées que les méthodes purement scientifiques (en fait, il faudrait plutôt dire des sciences dures, la psychologie faisant partie elle aussi, des sciences mais humaines).
Nous pourrions citer l’effet placebo qui démontre la force du psychisme humain sur la vie corporelle et qui déjoue tous mécanismes purement pharmaceutiques ou encore l’effet Pygmalion qui démontra que l’avis positif ou négatif d’un professeur sur la réussite d’un élève augmentait ou diminuait considérablement ses performances, ceci en dehors de toute mesure ‘scientifique’ du QI.
Enfin, que dire des fameux lapsus ou actes manqués, ces manifestations tangibles et observables qui agissent à l'insu de notre volonté (et donc de notre conscience) et révèlent ainsi des éléments de l'inconscient qui ont su échapper à son contrôle.