Difficulté de lecture : 4 / 5
Les méthodes de la psychanalyse
Le propre de la psychanalyse est d’assumer la contradiction de travailler sur et avec la subjectivité tout en développant une réflexion scientifique.
Une question de contrôle…
Les critiques énoncées par certains à propos des méthodes d’entretien de la psychanalyse tiennent peut être à la manière de se poser la question du contrôle : là où les expérimentateurs exigent un contrôle total de toutes les données de l’environnement, le psychanalyste accepte de laisser libre court à l’inconscient du patient.
Par ailleurs, comme le disait Vinhbang dés 1966, « Certes, le caractère propre d’une théorie scientifique est d’être réfutable. Mais la réfutabilité exige que soient élaborés les instruments appropriés de réfutation ». C’est bien en effet, ce qui contrarie les détracteurs de la psychanalyse : seuls ceux qui y sont formés sont en mesure de comprendre les mécanismes de la cure, et éventuellement de les contredire.
La psychanalyse n’en est pas moins une école de pensées qui évolua au cours des années, notamment au rythme des critiques et recherches. Nous pouvons citer Carl Jung, disciple puis détracteur de Freud, Jacques Lacan qui développa considérablement la psychanalyse ou encore Mélanie Klein qui testa les théories freudiennes en observant les nouveaux-nés.
...et d’objectifs
A l'inverse, nombre de psychologues parmi lesquels Binet ou Piaget, avaient comme but de décrire les processus cognitifs, mentaux et développementaux afin d’établir une théorie applicable à tous les êtres humains. Ils cherchaient ainsi à démontrer des processus universels et à construire des méthodes transmissibles pour les étudier.
La psychanalyse est une méthode entièrement individuelle, son seul objectif est le soulagement du patient et sa libération des processus inconscients douloureux. La découverte de la psychanalyse émana en effet de ce seul but, Freud découvrant par hasard l’existence de l’inconscient au travers de ses études des effets de l’hypnose sur les symptômes hystériques.
Enfin, la cure psychanalytique est entièrement circonstanciée : aucune n’est identique car chaque individu est spécifique et détient une histoire particulière. L’objectif de la cure est d’ailleurs de mettre à jour ces caractéristiques uniques afin de comprendre les processus de pensées et les contenus et manifestations de cet inconscient précisément.
L’existence de l’inconscient
Les oppositions à l’encontre de la psychanalyse ne semblent pas tenir à l’emploi de sa méthode d’observation des individus, si prolongée et exhaustive. En effet, elle est également employée par les psychologues et certains psychiatres. En revanche, de sévères critiques sont émises sur leur certitude concernant les origines des troubles: selon les psychanalystes, ils proviendraient de forces entrant en conflit au sein du psychisme.
Le psychologue D. Lagache (1949), d’orientation psychanalytique, définissait la psychologie clinique comme un processus méthodologique : « Envisager la conduite dans sa perspective propre, relever aussi fidèlement que possible les manières d’être et de réagir d’un être humain concret et complet aux prises avec une situation, chercher à en établir le sens, la structure et la genèse, déceler les conflits qui la motivent et les démarches qui tendent à résoudre ces conflits, tel est en résumé le programme de la psychologie clinique ». Il souligne ainsi le concensus existant entre psychologues cliniciens et psychanalystes quant aux méthodes d'étude de l'être humain.
Puis il précisait : « Cet ‘envisagement’ dynamique de la conduite et de ses troubles procède directement de la psychanalyse, c'est-à-dire d’une technique clinique. La technicité de la psychanalyse est seulement plus poussée et plus consciente d’elle-même. Si la psychologie clinique est l’étude approfondie des cas individuels, la psychanalyse devrait être dite ‘ultra-clinique’. »