Les loyautés familiales
Le concept de « loyauté familiale » fait partie du champ lexical de la psychogénéalogie. Son inventeur, Anne Ancelin Schützenberger, en parle pour décrire l’obligation invisible qui régit les descendants d’un ou plusieurs ancêtres ayant connus des blessures, traumatismes ou drames de la vie non verbalisés…
La loyauté dans le métier
Le terme de "loyauté" décrit le fait de porter et d’endosser des « dettes invisibles » qui proviennent de notre histoire familiale. Cela peut prendre la forme d’un métier, pratiqué de génération en génération, provenant d’une faute ou d’un accident qui n’a pu se réparer ou se résoudre en tant voulu. Exemple : devenir médecin de père en fils depuis 3 générations car l’arrière grand père avait été, accidentellement, à l’origine de la mort d’un voisin qu’il n’avait pu réanimer (ne disposant pas des compétences). D'ailleurs, selon la psychogénéalogie (et la psychanalyse), le choix d'un métier traduit non seulement le désir conscient d’une personne d’exercer une activité professionnelle mais aussi, bien souvent, l’expression de loyautés familiales plus ou moins anciennes.
La loyauté sociale
De la même façon, la « loyauté » peut prendre la forme d’une obligation familiale à s’occuper des autres (au travers d’associations, d’une préoccupation permanente de gens que l'on ne connait pas). De fait, chaque membre de la famille intègre inconsciemment cette injonction, sans en connaitre les origines, et continue à alimenter une problématique qui remonte parfois à de nombreuses générations. On peut imaginer, pour ce dernier cas, que cela puisse venir répondre au fait qu’un des membres de la famille ait pu, d’une façon ou d’une autre, faire du mal à autrui. Exemple : un ancêtre était porteur d’une maladie mortelle et contagieuse telle que la tuberculose et l'a (involontairement) transmise à d'autres personnes extérieures à la famille de l'époque...
Comment se défaire des loyautés familiales ?
Les loyautés peuvent continuer à se perpétrer indéfiniment, dans leur logique initiale ou sous des formes parfois très éloignées de l'événement déclencheur. Ces loyautés peuvent également se traduire dans des postures à l’exact opposé de l’injonction familiale invisible. Mais là encore, on peut considérer que cela abonde dans la problématique familiale sans nécessairement permettre au « Moi » profond et authentique de s’exprimer. Pour réellement et durablement s’extirper de la logique de loyauté (ou de répétition), il convient d’en comprendre les ressorts, les mécanismes et pour cela de discerner les origines. Cela peut se réaliser au travers, entre autre, du génosociogramme (1). Il s’agit d’un arbre généalogique qui détaille les répétitions entre générations (prénoms, métiers…) tout en indiquant les souffrances, blessures et éventuelles traumatismes rencontrés par ses ancêtres…
(1) Aïe mes Aïeux - Anne Ancelin Schützenberger