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Les émotions négatives : peur, tristesse, haine et culpabilité
Le fait d’accueillir ses émotions n’a rien d’inné et nécessite d’apprendre à s’écouter, à entendre ce qui se joue en soi au moment où celles ci jaillissent. La gamme des émotions « négatives » va de la peur à la colère en passant par la haine et la tristesse…
La Peur
La peur est un sentiment humain. Il a permis à l’Homme de survivre et de s’adapter aux dangers de son environnement pendant les millénaires qui nous ont précédés. Accueillir ses peurs est une façon de se rapprocher de soi, d’aller à la rencontre des origines de notre histoire collective (peurs réflexes, peurs de survie) mais aussi de notre histoire familiale et personnelle (peurs spécifiques liées à son roman familial). La peur ne s’exprime jamais par hasard, elle a du sens pour la personne qui la ressent et en cela n’a pas nécessairement à être jugé mais plutôt accueilli avec bienveillance.
La tristesse
Le sentiment de tristesse est pleinement humain. Il participe à se retrouver avec soi, profondément, et à s’autoriser un certain lâcher prise, une acceptation de nos limites humaines, des difficultés de notre existence. Dans un monde « moderne » qui a tendance à refuser le doute et la souffrance, le sentiment de tristesse n’a peu ou pas de place pour s’exprimer, pour exister. Il peut néanmoins être considéré comme nécessaire, voire indispensable à certaines périodes de la vie. Si la tristesse ne peut s’exprimer, elle risque de générer un mal être encore plus intense, de l’agressivité, de la colère et de la frustration…
La haine
La haine est une émotion souvent comparée à l’amour, de par l’intensité que celle-ci exprime. La tension psychique à l’œuvre, dans l’expression de cette émotion, est particulièrement forte. Cela nécessite, par conséquent, une attention d’autant plus grande pour l’accueillir. Le fait de s’autoriser à ressentir de la haine est essentiel ; ce sentiment est pleinement humain et nécessaire pour se défendre d’idées ou de fonctionnements qui nous sont insupportables. Ensuite, la haine est une émotion qui elle aussi a une histoire, parfois récente et souvent ancienne. En remontant le fil de cette histoire, nous retrouvons des émotions d’enfance, des blessures refoulées, des rancoeurs non exprimées et gardées en soi…
La culpabilité
S’il y a bien une émotion (ou un sentiment) largement éprouvée par les êtres humains, c’est celle de la culpabilité. Entre l’impression généralisée de ne « pas être assez », d’être « moins bien » ou encore de ne pas « avoir fait ce qu’il fallait », la culpabilité est partout. Largement dispensée dans l’éducation d’avant 68 (notamment au travers d’une religion catholique particulièrement culpabilisante), elle demeure malheureusement une « marque de fabrique » de nombre de modèles éducatifs. En parallèle, la société actuelle et ses exigences souvent fortes (professionnelles, dans les valeurs de réussite qu’elle véhicule…etc) culpabilise tous ceux qui ne rentrent pas dans ses critères (être beau ou belle, jeune, riche et se sentir toujours bien). Il parait d’autant plus important, face à ces pressions multiples, de s’autoriser à se sentir culpabilisé(e)… mais aussi et surtout de dénoncer les diktats médiatiques et les obligations intenables à l'origine de ces culpabilités!