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Les élus locaux : éloge du travail au service de la collectivité
Avec plus de 557 110 représentants (chiffres de 2008), dont 36 674 maires et 514 519 conseillers municipaux, les élus locaux font de la France la première démocratie au monde.
Un rôle politique
La puissance d’un Etat tient, entre autres, à la puissance de son administration. C’est elle, au travers du maillage qu’elle assure sur le territoire, qui permet au pouvoir d’atteindre tous les habitants à l’intérieur de ses frontières, de transmettre ses décisions et de les faire appliquer. Le rôle des élus locaux est donc central du point de vue de l’organisation et de la cohésion de la société.
Si l’on a tendance à considérer l’activité des élus locaux du seul point de vue de leurs actions communales, l’étude de la genèse de l’Etat permet de mieux se saisir de leur importance pour le pouvoir politique national. En effet, sans la tenue des registres de l’Etat civil, aucune politique sociale ou économique ne pourrait être construite à l’échelle nationale puisque le gouvernement ne disposerait d’aucune vue d’ensemble de sa population : recensement, revenus moyens, natalité, décès etc…
Dans le contexte économique et politique actuel, le rôle des élus locaux s’est considérablement accentué, notamment du fait de décentralisation menée par l’Etat.
Qui sont-ils ?
Les maires, conseillers municipaux, conseillers généraux et conseillers régionaux constituent l’ensemble des élus locaux de notre pays. Ils sont majoritairement détenteurs de diplômes d’un niveau supérieur (35.8% et 66.4% pour les communes de plus de 3 500 habitants (1)). Les femmes sont très peu représentées avec seulement 10.9% des maires, 30% des conseillers municipaux. Enfin, en 2006, seuls deux présidents de conseils généraux et un président de conseil régional étaient des femmes.
Une grande majorité des élus locaux est âgée de plus de 50 ans et beaucoup sont retraités. Loin de signifier un désintérêt des populations plus jeunes pour ces fonctions, cette réalité traduit davantage un manque d’encadrement matériel de ces fonctions, principalement criant dans les petites communes.
En effet, exception faite de quelques indemnisations au titre de frais personnels engagés, les élus ruraux ne bénéficient d’aucune rémunération, ils sont donc bénévoles. La plupart est donc contrainte de conserver son activité professionnelle, ce qui conduit à une charge de travail décuplée. Ces conditions de travail expliquent la sur-représentation des retraités dans ces fonctions.
Leur rôle démocratique
La défiance des français vis-à-vis de leurs représentants politiques est grande et ne cesse de s’accroître avec la multiplication des ‘affaires’, ainsi que la constatation de leur impuissance à les protéger de la crise. Dans ce contexte, le rôle des élus locaux n’en devient que plus important car ils représentent l’un des derniers liens de confiance existant entre la population et le politique. Par ailleurs, leur proximité géographique assure des actions faites dans l’intérêt général, alors que les politiciens nationaux sont de plus en plus suspectés d’agir en priorité en fonction de leurs propres besoins.
La prise en compte de cette problématique se traduisit notamment par le développement du concept de démocratie participative, censé représenté un contre-poids aux limites de la démocratie représentative ainsi qu’à la qualification de plus en plus pointue des politiques (ces deux évolutions creusaient un fossé entre le citoyen ‘moyen’ et les élus).
Les conseils de quartier, enquêtes auprès de la population, conseils d’enfants ou d’anciens se sont ainsi développés enfin de permettre aux électeurs de participer à la vie de leur commune, département ou région.
(1) Chiffres présentés par Michel Koebel dans son livre Le pouvoir local ou la démocratie improbable, Ed. du Croquant, 2006