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Le syndrome post-traumatique
Il survient dans des situations où le sujet subit une menace, réelle ou ressentie, contre son intégrité physique ou psychique...
Le traumatisme psychologique
Lors de la confrontation à la situation pathogène, l’appareil psychique de l’individu, débordé, n’a pu mettre en œuvre les mécanismes de défense adéquats. Il n’existe pas de description générale des évènements potentiellement traumatiques car chacun, en raison de son histoire et de la signification donnée, est susceptible d’être confronté à des situations qui déclencheront une névrose traumatique. Par ailleurs, il n’existe pas de proportionnalité objective entre la gravité d’une situation et la gravité du tableau clinique.
Dans son livre ‘Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés’, Marie Pezé (1) nous raconte les souffrances de cet employé funéraire, confronté sans y être préparé, à la vue des cadavres des défunts, maltraités par une équipe en proie à un profond désarroi : « La manière dont il a prononcé ces mots, les yeux emplis de terreur […] Il racontait sans arrêt la séquence comme pour en désamorcer la charge traumatique. Ecouter l’effroi, mot après mot. » (p35).
L’usure du travail
Il s’agit de la première phase du syndrome post traumatique (un syndrome est un ensemble de symptômes décrivant un état pathologique), elle est infraliminaire, c'est-à-dire composée de signes cliniques mineurs insuffisants pour détecter la maladie.
Elle se caractérise par le retrait du salarié : il ne manifeste aucune souffrance mais ne communique plus avec ses collègues. Il ‘retient’ ses affects, ses symptômes et tente de se défendre par une hypervigilance et une hypereactivité réactionnelle.
Souvent banalisés, ces premiers signes en sont la fatigue, les troubles du sommeil, l’ennui, l’augmentation de la prise de médicaments et l’anxiété.
La phase de décompensation
Elle débute par l’apparition des signes cliniques majeurs. L’angoisse du sujet devient subaiguë et entraîne des répercussions physiques telles que la tachycardie, les tremblements, les boules oesophagiennes. Elle se manifeste également par des attaques spontanées qui surviennent suite à une perception rappelant un détail cardinal de la scène traumatique (bruit, odeur, couleur, mimique etc…)
Des retours en boucle de la scène traumatique s’imposent au sujet, des cauchemars intrusifs apparaissent et entraînent une insomnie réactionnelle, laquelle développe des symptômes cognitifs (troubles de la mémoire, de la concentration, de la logique). Au niveau psychologique, la névrose cause l’effondrement de l’estime de soi et développe un sentiment de dévalorisation et de culpabilité. Les repères moraux sont altérés : le vrai et le faux, le bien et le mal, le juste et l’injuste. L’état d’angoisse extrême peut alors conduire vers une angoisse paroxystique à évolution suicidaire (raptus suicidaire).
L’effondrement psychique entraîne celui des défenses immunitaires et engendre des symptômes somatiques : perte ou prise de poids, problèmes digestifs, cardiaques, et gynécologiques chez les femmes (aménorrhées, métrorragies, cancers du col, de l’ovaire, de l’utérus).
Décompensation de la structure de la personnalité
Le tableau clinique décrit plus haut peut intervenir dans un délai relativement proche de la situation traumatique ou de façon distancée. Le type de décompensation dépendra de la structure de la personnalité, elle pourra prendre une forme psychotique, névrotique ou encore somatique.
L’effondrement de la personnalité se manifestera par des bouffées délirantes aigues, une dépression grave, une désorganisation psychosomatique, des comportements paranoïaques etc…
(1) M Pezè, Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés : Journal de la consultation «Souffrance et Travail» 1997 – 2008, Ed Pearson, 2009