Mode ZEN
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Le stade oral
La psychanalyse inventée par Freud est révolutionnaire en plusieurs points. L'un de ces apports les plus novateurs est d'avoir mis en lumière la sexualité infantile. Dès ses "Trois essais sur la théorie sexuelle" (1905), Freud s'attache à décrire le développement psychique infantile. Il repose sur celui de la sexualité qui procède par stades (ou phases). Chacun de ces stades est lié à une zone corporelle spécifique (zone érogène). Aujourd'hui, les psychanalystes parlent d'organisation (orale, anale, phallique, génitale) afin d'insister sur le fait que c'est un processus mouvant et complexe.
L'organisation orale
Dans les premiers temps de la vie, les sensations ressenties par l'enfant se font quasi exclusivement par le biais de ses lèvres, gencives, bouche et haut du tube digestif lors de son alimentation. Le plaisir pris se fait sous le primat d'une zone particulière, la sphère orale. Nous parlons donc de stade oral du développement psycho-sexuel de l'enfant. Le stade oral est intimement lié à la notion d'incorporation (d'aliments mais aussi symboliquement de la personne qui nourrit le bébé).
Si Freud a toujours théorisé un stade oral unifié, d'autres auteurs comme Karl Abraham ont scindé ce stade en deux : un stade oral I appelé stade oral précoce et un stade oral II, dit cannibalique. Ils diffèrent par l'action qui procure du plaisir, la succion pour le premier, la morsure pour le second. Le stade oral entier s'étend approximativement entre 0 et 18 mois.
Si Freud a toujours théorisé un stade oral unifié, d'autres auteurs comme Karl Abraham ont scindé ce stade en deux : un stade oral I appelé stade oral précoce et un stade oral II, dit cannibalique. Ils diffèrent par l'action qui procure du plaisir, la succion pour le premier, la morsure pour le second. Le stade oral entier s'étend approximativement entre 0 et 18 mois.
Un stade primordial
Le stade oral est celui de l'incorporation. L'enfant fait entrer en lui les objets nécessaires à sa survie. Au départ ce sont les aliments mais bientôt, imaginairement il incorpore la ou les personnes nourricières. Le fonctionnement physiologique initial modèle alors un fonctionnement psychologique tout aussi important. En faisant entrer dans son moi des éléments extérieurs, le bébé entre dans une dynamique psychique fondamentale, l'identification. C'est en incorporant (introjection) l'autre que le moi se construit.
Une organisation invisible
S'il reste des caractéristiques liées à l'oralité chez l'adulte, le développement psychique s'étant poursuivi, elle s'allie aux organisations qui vont lui faire suite. Hors d'une pathologie, elle n'apparaît donc jamais pure et de façon évidente à l'âge adulte. Toutefois, elle est le socle de comportements communs comme la prise de repas, le tabagisme, l'alcoolisation et certains comportements alimentaires (chewing-gum, grignotage). Dans ces instants, nous régressons sur le plan de la prise de plaisir jusqu'à une situation autrefois très investie : le plaisir pris par la bouche et la sphère digestive supérieure.