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Le rêve : gardien du sommeil
Dans son ouvrage majeur ‘L’interprétation des rêves’, Freud défend l’hypothèse du rêve comme gardien du sommeil, un postulat essentiel dans la construction de la théorie psychanalytique des rêves.
A propos des critiques
Dans notre société moderne gouvernée par les sciences dures, tous les phénomènes humais tendent à être disséqués et numérisées, tout désormais doit être traduit en chiffre sous peine de ne pas exister (la culture du chiffre et la comptabilité analytique appliquée au travail par exemple).
Pas étonnant donc, que le rêve soit soumis aux mêmes lois : biologie, neuroscience et pharmacologie tentent de décrypter les productions oniriques. Il n’en reste pas moins que le fondement même de cette démarche est erroné puisqu’en aucun cas, l’interprétation des rêves ne peut être étudiée par les sciences dures.
D’une part, l’interprétation est strictement subjective, d’autre part, elle ne s’entend que dans le cadre de la relation transférentielle ; enfin, plusieurs interprétations d’un même rêve sont possibles et peuvent même exister simultanément : le rêve peut en effet peut en effet être un compromis entre plusieurs contenus psychiques.
La fonction du rêve
Le Moi veille à la tranquillité globale du sujet. Pour cela, il exerce un contrôle sur l’inconscient et veille au maintien des désirs en son sein. Or donc, si cette pression demeure constante, le Moi ne peut jamais se reposer.
Ainsi, pour dormir, le Moi doit lever une part de sa censure. Ce compromis se fait par le rêve au travers duquel l’inconscient parvient à exprimer son désir et durant lequel le Moi peut dormir.
Ici se trouve la démonstration de l’assertion freudienne selon laquelle le rêve constitue, d’un point de vue économique, le gardien du sommeil.
Et les cauchemars ?
Avant d’aborder cette question, plusieurs a priori populaires doivent être éclaircis : tout d’abord, la notion de cauchemar n’existe pas en psychanalyse. On y parle de rêve au contenu anxiogène et qui provoquent le réveil. Ensuite, il est faux de dire que certaines personnes ne rêvent pas : ce qui varie selon les sujets, c’est bien la capacité à se souvenir de sa vie onirique (cette mémoire particulière porte elle-même une fonction tout à fait centrale dans l’équilibre psychique). En revanche, il est exact de dire que certains rêvent davantage que d’autres, cette caractéristique variant selon la structure mentale des individus.
Si l’on admet la fonction de gardien du sommeil du rêve, alors on comprend que le réveil par le rêve est un échec du compromis entre désir inconscient et censure du Moi : la tension produite par le contenu inconscient est telle qu’elle provoque le réveil du Moi, lequel interrompt le rêve pour permettre le refoulement de ce contenu dans l’inconscient. Pour l’analyste, l’insomnie est donc le signe de l’échec du travail du rêve.