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Le recadrage en PNL
La Programmation Neuro-Linguistique est une théorie ‘intermédiaire’, c'est-à-dire une théorie des processus qui se soucie avant tout des ‘fonctionnements’.
Fondements théoriques
Selon les PNListes, la plus value de la PNL réside dans une alliance entre une théorie du fonctionnement psychique et la maîtrise d’une méthodologie du changement, mise en œuvre dans le cadre d’une relation thérapeutique induisant bienveillance et influence du patient. Ces techniques ‘d’influence’ s’entendent au sens de Milton Erikson, c'est-à-dire comme un contournement des résistances afin d’accéder aux ressources inconscientes nécessaires au patient pour faire face à ses difficultés.
Les pratiques se basent donc sur une théorie du changement définissant avec précision les méthodes destinées à modifier les représentations du sujet, ses comportements et ses ressentis. La première catégorie de techniques, parmi lesquelles se trouve le recadrage, se définit comme un ensemble de pratiques de restructuration cognitive et comportementale. Elles interviennent en surface, aux niveaux des structures linguistiques et sensorielles.
Principe de base
Le recadrage vise à modifier la réponse (cognitive, émotionnelle ou comportementale) d’un sujet par l’installation de nouveaux choix cognitifs ou comportementaux. Il s’agit donc de transformer une réaction ou attitude problématique interne à l’individu pour l’amener à considérer de nouvelles façons d’appréhender son environnement telle une illusion d’optique qui, en conservant la même forme, peut produire deux sens différents. Le recadrage postule que le changement de perception de la situation induira une nouvelle réponse plus adaptée.
Le recadrage de sens
Il existe trois formes de recadrage, la première étant le recadrage de contenu ou de sens particulièrement employé à des fins thérapeutiques. Elle consiste à transformer le sens d’une perception en passant d’une signification pathogène à une signification réconfortante.
Prenons l’exemple d’une femme souffrant d’une maniaquerie pathologique portant sur les traces de pas sur son tapis. Le thérapeute lui demandera dans un premier temps de visualiser le tapis parfaitement net et propre, sans aucune trace puis introduira la signification de cette perfection : la maison est vide, tous les membres de sa famille l’ont quittée.
Dans un second temps, le thérapeute lui propose de visualiser le tapis couvert de traces de pas puis introduit une nouvelle signification associée : les pas impliquent la présence des membres de sa famille à ses côtés.
Le recadrage de contexte
Il consiste en une transposition de comportements inadaptés dans un certain contexte vers un contexte congruent. Très utilisée en coaching, cette méthode permet au sujet de ‘transformer’ un défaut en qualité en modifiant le contexte dans lequel le comportement sera mis en œuvre.
Par exemple, une volonté constante d’emporter l’adhésion de ses collègues représente un frein dans un contexte de réunion mais s’avère un atout indéniable dans le cadre d’une relation commerciale.
Le recadrage de processus ou recadrage en six étapes
Il consiste tout d’abord en la création d’une ‘ressource’, c'est-à-dire à l’énonciation du souhait de posséder une nouvelle qualité ou de renforcer une capacité considérée comme positive par le sujet (prendre des initiatives, avoir le goût du challenge, être à l’aise en public…).
Le patient est ensuite invité à définir les circonstances dans lesquelles il souhaite voir s’exprimer cette qualité. Il s’agit de déterminer les contextes pertinents : aimer prendre des risques dans le cadre du travail et non dans le domaine privé par exemple.
La troisième étape consiste à identifier les actions correspondant à l’exploitation de la qualité (ou équivalences complexes) afin de permettre à l’individu de reconnaître la capacité pour ensuite l’apprécier. Par exemple, dans le cas d’un patient souhaitant développer sa patience dans sa relation de couple, le thérapeute lui proposera un ensemble de questions destinées à identifier les actions signifiant la réussite du comportement ‘patient’ : « Comment saurez vous que vous avez réussi à être patient ? ».
Les trois premières étapes ayant permis la définition des critères extérieurs au sujet, le thérapeute peut ensuite travailler sur la dimension interne. Il s’agit de déterminer les émotions et ressentis que le patient souhaite associer à la mise en œuvre du comportement.
La mise en lumière des ‘croyances’ en lien avec le comportement désiré permet de définir les motivations du sujet et donc de renforcer les premiers processus. Il s’agira par exemple de comprendre pourquoi l’individu souhaite devenir patient dans son couple ou développer la prise d’initiative dans son travail.
La sixième et dernière étape renvoie à l’écologie du sujet, c'est-à-dire à l’équilibre dynamique du système sujet-contexte-comportement. Il s’agit donc de vérifier en quoi l’acquisition du nouveau comportement est susceptible de modifier le contexte du sujet et de s’assurer qu’aucune ‘incompatibilité’ ne sera rencontrée.