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Le psychodrame analytique individuel
Le psychodrame analytique est une pratique thérapeutique basée sur le jeu théâtral. Elle se réfère au modèle psychanalytique et s’appuie donc sur les mécanismes transférentiels.
Origines
Peu de personnes sont au fait des travaux de Freud sur les groupes et les institutions. Pourtant, il y consacra de nombreux ouvrages tels que ‘Malaise et civilisation’, ‘Totem et tabou’ ou encore ‘Psychologie des masses et analyse du Moi’. L’intérêt de la psychanalyse pour les groupes émergea donc rapidement au travers des bouleversements industriels, des guerres ou encore des évolutions culturelles.
Le psychodrame fut créé par J.L. Moreno au cours des années 1940. Son objectif était de permettre aux participants d’expérimenter des comportements jamais extériorisés jusque là et de bénéficier des effets cathartiques par le jeu de la dramatisation. Bien que Moreno s’opposa à la théorie freudienne en soutenant que seule l’action permet l’évolution des participants, ils se rejoignaient quant à l’importance des expériences relationnelles et subjectives de la prime enfance.
La puissance cathartique du jeu théâtral est telle qu’elle peut s’avérer dangereuse : sous l’effet de la dramatisation et des jeux de rôle, les mécanismes de défense individuels se lèvent et font apparaître le matériel fantasmatique. Ils ravivent les conflits, les blessures et les laissent apparents à la fin de la séance. L’individu se retrouve ainsi seul et sans défense psychique face à ses conflits.
Le psychodrame devint psychanalytique à partir des travaux de S. Lebovici, R. Diatkine ou encore D. Anzieu. Dés lors, trois formes se développèrent : le psychodrame individuel, de groupe et en groupe.
Le cadre du psychodrame individuel
Les scènes théâtrales sont centrées sur un seul individu : le patient. Il est entouré de plusieurs thérapeutes (entre 4 et 6) intervenant comme acteurs sous la conduite d’un thérapeute ‘meneur de jeu’. Les propositions de scènes émanent toutes du patient, elles peuvent être volontaires et conscientes ou inconscientes en se basant sur les libres pensées : scènes passées ou présentes, rêves, scènes imaginaires, représentation de peurs etc… : la règle fondamentale est de tout jouer.
" Tout peut se jouer, la peur de la passivité, l'empiétement, l'envahissement par les autres de son espace interne avec la crainte d'être vidé de l'intérieur ainsi que la peur de sa propre destructivité vis à vis de l'objet. Nous rejouons toutes les étapes de différenciation du sujet avec l'objet, à la recherche de zones restées encore collées "(I.Salem).
Le déroulement d’une séance
Seul le patient décide des scènes à jouer, de son rôle et de ceux des autres participants. Il est accompagné par le meneur (qui ne joue pas) dans la formulation et la mise en mouvement des scènes.
Dans le déroulé du jeu, le meneur observe les tableaux et intervient à des moments clefs en proposant des interprétations et en soulignant les liens avec les autres séances. L’enchaînement des scènes, le choix des tableaux ainsi que les processus de jeu en séance permettent au thérapeute d’appréhender l’évolution du patient. Enfin, les mises en scène offrent une voix d’accès aux processus inconscients en alliant libération de la parole et du corps.
Les modalités
Chaque séance contient deux à trois scènes et dure entre 45 minutes et une heure. Leur fréquence est d’une à deux par semaine sur une période d’environ un an. Les prix varient entre 20 et 60 euros.