Difficulté de lecture : 2 / 5
Le plaisir sexuel
La notion de satisfaction doit être considérée comme subjective, car intimement liée à chaque individu et à chaque couple.
Description
Les témoignages décrivent cependant des points communs, notamment la sensation d’atteindre une autre réalité, d’être totalement submergé par les ressentis. Lorsqu’on demande aux témoins de noter leur plaisir sur une échelle de 1 à 10, tous répondent 1 000 parce que l’extase sexuelle ne se peut se mesurer d’après nos repères.
Biologiquement, l’orgasme est une inondation hormonale. Comme nous l’avons précisé, les témoignages démontrent généralement un lien entre son déclenchement et l’attente : se découvrir, créer le désir avant d’accéder au plaisir. Il est donc important, en dehors de tout usage social ou moral, de prendre le temps de construire sa relation à l’autre, pour ensuite se découvrir sexuellement. Ressentir du plaisir permet aussi d’avoir une image positive de soi, car la satisfaction sexuelle intervient dans les processus narcissiques et améliore l'estime de soi.
Les sujets relatent des histoires comportant certaines étapes : être psychologiquement prêt pour une nouvelle rencontre, trouver une personne qui leur convient, parvenir à se faire mutuellement confiance pour enfin pouvoir être soi-même. Le plaisir passe par la découverte de l’autre et le fait de se laisser découvrir par l’autre.
L’affectif participe également au plaisir, la plupart des hommes de 60-70 ans sont conscients de l’importance de leurs émotions dans la construction du plaisir. Si certains affirment jouir mieux sans sentiment, c’est parce qu’ils ont moins peur. Aucune jouissance ne peut exister sans un minimum d’émotions.
Le plaisir féminin
La satisfaction sexuelle de la femme est historiquement minimisée et, même si l’on assiste à une évolution, les préjugés sont loin d’être oubliés. Par ailleurs, l’orgasme féminin se construit et se ressent tout à fait spécifiquement et ne peut être comparé à l’éjaculation masculine.
La passivité féminine est une autre erreur régulièrement commise. Une femme qui ne fait que recevoir peut perdre jusqu’à 90 % de son plaisir, même s’il est inconscient. Elle doit donc pouvoir participer à l’acte sexuel, ce qui implique qu’elle dispose de connaissances. Mais les silences et non-dits sur le plaisir féminin sont courants et s’ajoutent aux difficultés anatomiques pour découvrir le vagin situé à l’intérieur du corps.
70 % des femmes déclarent ne pas connaître l’orgasme vaginal ; pourtant, le clitoris et le vagin sont reliés au même réseau nerveux. Si beaucoup ressentent du plaisir lors de la pénétration, elles n’atteignent pas forcément l’orgasme. Contrairement aux hommes qui ont une vision réelle de l’orgasme, la connaissance de ce qu’il est, n’est pas du tout évidente pour les femmes. Elles peuvent confondre le plaisir et l’orgasme et ne pas s’interroger sur l’existence d’autres sensations : « Ça doit être cela l’orgasme... » ou « avant de le vivre, je ne savais pas que je n’avais jamais eu d’orgasme ».
Comme pour leurs partenaires masculins, les femmes satisfaites sexuellement ont accepté de témoigner de leurs ressentis et, comme précédemment, elles sont très claires et se rejoignent : l’orgasme vaginal surviendrait souvent après les stimulations clitoridiennes et des contractions vaginales. Lorsque le plaisir est à son maximum, elles savent contracter leurs muscles vaginaux, tout comme l’homme peut maîtriser les mouvements de son pénis.
Accepter de se "perdre"
De l’ensemble de ces informations et témoignages, nous retiendrons que le plaisir sexuel n’est pas inné, mais qu'il se construit de la première rencontre à l'ensemble des relations sexuelles entre deux partenaires.
Atteindre la satisfaction et l’épanouissement, c’est avant tout écouter son corps, entendre ses sensations, jouer de ses muscles et des positions.
L’extase sexuelle transporte les hommes et les femmes dans une autre réalité, supprimant tous les repères, brisant les tabous et les interdits ; il faut donc accepter de se "perdre" pour n’écouter que ses sensations.