Le modèle génétique de la personnalité
La génétique a réalisé des progrès considérables depuis quelques décennies. Peut-on néanmoins réellement expliquer la complexité d’une personnalité à partir de ce seul prisme… ? Tentons de répondre à cette question en allant à la rencontre de cette discipline nord américaine…
Approche du modèle génétique nord américain
Une partie substantielle de la psychologie anglo-saxonne repose sur le « comportementalisme » (behaviorisme) ainsi que sur des tests fonctionnels et génétiques. Le principe est de réaliser des liens et passerelles entre le code génétique de l'individu et ses principaux traits de caractère et de personnalité. De nombreux ouvrages et parutions relatent des expérimentations et découvertes réalisées par des équipes de chercheurs (biologistes, généticiens…). Ce courant de pensée reste très populaire aux Etats Unis et en Amérique du Nord ; il y répond au besoin de pragmatisme et de contrôle très présents dans cette culture. Le modèle européen se rapprochant progressivement du concept libéral américain (réussite individuelle, société plus procédurière, de plus en plus structurée…), les thèses génétiques gagnent elles aussi du terrain au fil des années et des décennies...
Génétique et personnalité
L’approche génétique de la personnalité consiste à démontrer les interactions existantes entre un gêne et un trait de comportement ou de personnalité associé. Parmi les thèmes particulièrement étudiés, en voici quelques uns : homosexualité, criminalité, infidélité conjugale, alcoolisme, pathologies psychologiques (névrose, maniaco-dépression, …) voire même foi religieuse et niveau d’intelligence. En parallèle des recherches directes sur les gênes, l’approche scientifique et génétique de la personnalité s’illustre dans les études des différentes formes dites « alléliques » (résultant de mutations dans le gène). Celles ci complètent les modèles théoriques de base et englobent du coup l’ensemble des grandes expressions de la personnalité.
La tentation de l’Eugénisme
Les progrès en matière de connaissance du génome humain et de décodage de l’ADN humain ont été spectaculaires ces 20 dernières années. En plus de renforcer les théories en « psychologie génétique », ces progrès alimentent des craintes d’Eugénisme. En effet, le risque est grand de désirer non seulement connaitre mais aussi modifier le patrimoine génétique humain. Dans le cas de maladies génétiques, le bienfait peut être indiscutable voire vital ; par contre dans celui qui tendrait à "optimiser" le code génétique humain pour en modifier certains traits de personnalité… le danger pourrait s’avérer considérable sur un plan éthique, psychologique et humain.