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Le groupe de parole en entreprise
Parler, c’est exister en tant que sujet, c’est témoigner, expliquer, partager, donner son point de vue. Dans le contexte particulier de l’entreprise, la parole donne du sens à l’activité, confère une place singulière à chacun et libère les tensions.
La parole et le collectif comme source de santé
Les travaux de S. Caroly(1) portent sur le dynamisme de l’activité collective comme ressource potentielle de la santé des travailleurs ; la santé étant définie comme l’absence de symptômes pathologiques mais aussi comme une dimension positive du bien être, un développement des compétences et des capabilités. Pour l’auteur, la base de l’activité collective est la réélaboration collective des règles, condition nécessaire pour que chaque membre du collectif cesse d’être isolé face à la diversité des sources de prescription et à ses caractères contradictoires.
Selon Schwartz (2000), face aux conflits de but entre les attentes de l’organisation du travail et leurs propres conceptions, les salariés peuvent trouver dans la parole au sein du collectif, un débat de normes, implicitement lié à la notion de travail bien fait. Ainsi, en poussant aux débats sociaux sur les conditions de travail et le fonctionnement de l’organisation au travail, le collectif protège la santé mentale en dégageant les responsabilités individuelles.
L’existence de temps de parole à l’intérieur des collectifs de travail est donc source de santé car elle permet à l’individu de questionner ces normes, de reprendre possession de son métier, d’influer sur son environnement et sur sa propre vie (professionnelle). Les discussions permettent ainsi d’élaborer des réponses aux dysfonctionnements internes mais aussi de construire de nouveaux buts et de nouvelles pratiques et de déboucher sur la création de ‘zones de développements potentiels’ (Vygotski, 1934).
Le groupe de parole comme source d’un socle commun de compétences
Les recherches conduites en sociologie du travail ont permis d’étudier la coopération comme mouvement de concertation et de coordination exploitant différents canaux : les échanges d’information, l’anticipation, les ajustements internes et la remise en cause des contraintes.
Ainsi, si les membres du collectif ont la volonté de coopérer et partagent un objectif commun, la possibilité de communiquer apparaît comme une condition à la coordination de l’activité et donc à son bon fonctionnement.
Par ailleurs, en coopérant, les individus apprennent à partager leurs compétences et connaissances avec les autres membres du groupe et tendent ainsi à enrichir les pratiques et à donner à chacun, une meilleure maîtrise de l’activité, notamment dans les temps de tensions.
Le groupe comme régulation des charges émotionnelles
Dans les métiers de service où les relations aux clients ou usagers peuvent devenir conflictuelles, le groupe et la circulation de la parole en son sein, permettent de désamorcer les tensions.
L’expérience des anciens, en termes de compétences et de vécu de multiples situations, leurs permet de prévenir les difficultés, notamment en informant leurs collègues moins expérimentés.
Dans la Police Nationale, le temps de retour au commissariat après une intervention difficile, permet un débriefing ‘à chaud’, une expression immédiate des affects et une analyse de l’intervention dans ses aspects positifs comme négatifs.
(1) S Caroly, L’activité collective et la réélaboration des règles de métier : des enjeux pour la santé au travail, Habilitation à diriger des recherches, Université Bordeaux 2, 2010