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Le génosociogramme en psycho-généalogie
Il s’agit de la représentation graphique d’une famille permettant au thérapeute de dresser une carte de la structure familiale.
Un outil subjectif d’interprétation
En dépit de sa représentation géométrique, le génosociogramme ou génogramme se définit comme un outil subjectif mais dont la forme offre une présentation objective de la dynamique familiale. Il présente en effet les évènements marquant de l’histoire familiale, permet d’aborder les liens entre le présent et le passé et témoigne des charges émotionnelles.
Il n’en est pas moins subjectif, d’une part parce qu’il est le résultat de la perception d’un individu ou d’une famille, se situe dans l’entre-deux thérapeutique et permet enfin au clinicien d’émettre des hypothèses.
Dans le cas d’une consultation familiale, son impact est multi-temporel puisqu’il concerne plusieurs générations et intervient à divers moments de cycles de vie.
Son rôle thérapeutique
Le génogramme se définit comme un objet flottant co-construit par la famille et le thérapeute, il est le résultat de leur rencontre. Le thérapeute peut vouloir l’utiliser comme un moyen de trouver des informations structurelles, relationnelles et fonctionnelles ou bien travailler sur les valeurs et désirs projetés par chaque membre sur la famille. Il peut être utilisé à différents moments de la thérapie, délaissé puis réinterrogé lorsque le thérapeute le juge opportun.
Il n’existe pas de ‘bonne manière’ de construire un génogramme, chaque clinicien devant l’adapter à sa pratique, au système familial ainsi qu’à leurs objectifs communs. Il permet au thérapeute de construire une anamnèse synthétique de la famille tout en stimulant la remémoration, donnant ainsi la possibilité à la famille de se renseigner sur elle-même.
Il ouvre également le champ de la parole puisqu’il requière le discours de chacun et la mise en mot des non-dits, des conflits et de toutes charges émotionnelles. Enfin, il permet de convoquer les membres de la famille absents et d’extérioriser des croyances implicites.
Construction
Les informations nécessaires à la construction du génogramme sont recueillies lors d’entretiens individuels (30 minutes environs) et collectifs (de 60 à 90 minutes), elle s’étale sur plusieurs séances.
Les représentations graphiques sont généralement standardisées de la façon suivante : un carré pour un homme, un rond pour une femme, un double carré pour un patient, un double rond pour une patiente. Autour, on note dans le sens des aiguilles d’une montre, l’année de naissance et l’année de décès. L’âge du décès est inscrit à l’intérieur des figures, celle du mariage sur le trait liant deux personnes.
Les relations entre chaque membre sont définies au travers de lignes de différentes formes : conflictuelles, normales, distantes, proches, fusionnelles, fusionnelles et conflictuelles et enfin rompues. Les liens familiaux décrivent les mariages, les relations maritales, les fratries, les adoptions, les séparations, divorces, fausse-couches et avortements.
Niveaux d’interprétation
Il est tout d’abord possible de s’intéresser à la forme du génogramme et plus particulièrement aux ruptures, à l’origine de changements systémiques et témoins de la capacité d’adaptation de la famille à la fois face aux changements internes que contextuels. Le thérapeute étudie les processus de créativité dans la mise en œuvre de réponses aux changements ou à l’inverse, les mécanismes de répétition des comportements ou encore les cristallisations de symptômes.
La lecture structurelle permet d’interroger la composition familiale et ses éventuelles dispositions originales au regard de la culture, les attitudes relevant d’un grand respect envers les règles socioculturelles ou, à l’inverse, d’une liberté dans l’adoption des conventions. Le niveau relationnel révèle les liens affectifs, les alliances, les coalitions et les triangulations, le niveau fonctionnel aborde la place et le rôle de chacun.
Chaque lecture peut être appréhendée de façon horizontale, en se focalisant sur l’ici et maintenant, ou de façon verticale en intégrant le ‘transgénérationnel’ et le multi-temporel, les deux axes étant cumulables et non excluants.