Mode ZEN
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Le déménagement et la famille
La maison tient une place particulière dans le psychisme. L'intérieur sert d'ailleurs à définir aussi bien le centre de l'homme que son lieu de vie. Cette analogie est lourde de sens. Demeure et vie psychique sont liées. Tout déménagement remet alors en chantier l'équilibre de vie de ceux qui le traversent.
L'espace d'existence
Tout petit, notre environnement est égal à la partie du monde que nos sens sont capables de percevoir. Dans cet espace très limité, quelques objets sont particulièrement investis (parents, nourrice, doudou). A mesure que nous grandissons, nos capacités exploratoires se développent et nous affirmons notre emprise qui s'élargit. Pourtant, il subsiste un lieu de sécurité et quelques objets qui gardent leur prééminence : la chambre, un livre, une peluche, un objet. Leur seule présence suffit à nous apporter sérénité et protection. En fait, ce sont des objets que nous avons intériorisés. Ils nous rassurent car ils viennent contredire les pertes qui jalonnent notre vie. Eux, quoi qu'il arrive, nous les détenons imaginairement à l'intérieur de nous même.
La maison
Adultes, nos objets fondamentaux sont regroupés en un même endroit : notre lieu de vie. Celui-ci est alors le symbole de notre vie psychique et de nos attachements. Son aménagement suit les lignes directrices de notre relation d'objet. Pour la psychanalyse, c'est notre mode essentiel d'interactions avec ce sur quoi nos affects se portent. Elle est commune aux personnes qui nous entourent et aux choses auxquelles nous sommes attachés.
Ainsi, loin de notre foyer nous nous sentons toujours un peu en terre inconnue, incapables en un seul regard de reconnaître la structure qui fonde notre existence. Lors de déplacements, nous faisons l'expérience d'être plus vulnérables, stressés, fatigués aussi. Ce sont les symptômes de l'effort psychique qui nous est réclamé pour contrôler un environnement étranger et trouver des "antres" dans lesquelles baisser la garde.
Ainsi, loin de notre foyer nous nous sentons toujours un peu en terre inconnue, incapables en un seul regard de reconnaître la structure qui fonde notre existence. Lors de déplacements, nous faisons l'expérience d'être plus vulnérables, stressés, fatigués aussi. Ce sont les symptômes de l'effort psychique qui nous est réclamé pour contrôler un environnement étranger et trouver des "antres" dans lesquelles baisser la garde.
Le déménagement
En conséquence de cet investissement spécifique de l'habitation (étymologiquement liée à l'habitude), tout départ vient chambouler nos repères. Il s'agit en premier lieu de faire le deuil de tout ce que la précédente résidence incarnait. En effet, c'est là que nos histoires individuelles se sont écrites. La quitter c'est clore un chapitre. Pendant un laps de temps certain, nous sommes "des escargots sans coquilles" c'est-à-dire des êtres fragiles. De plus, il est fréquent que nous quittions un lieu pour un autre encore inachevé. Il nous faut alors rompre avec le confort habituel pour une période d'incertitudes.
Heureusement, nous avons pour nous aider tous les projets que nous formulons quant à notre prochaine aire d'existence. Pouvoir anticiper et se projeter dans la destination de ce voyage permet bien souvent d'apprivoiser la difficulté d'avoir à déménager.
Heureusement, nous avons pour nous aider tous les projets que nous formulons quant à notre prochaine aire d'existence. Pouvoir anticiper et se projeter dans la destination de ce voyage permet bien souvent d'apprivoiser la difficulté d'avoir à déménager.
Quand déménager fait mal
Certaines catégories de personnes sont très sensibles à un déménagement. Que ce soient les enfants, les personnes âgées ou les personnes fragiles psychiquement, toutes sont en difficulté quand il s'agit de s'adapter et de se trouver de nouveaux repères. Il sera donc important pour elles de procéder en douceur quitte à imaginer une période tampon. Elles ont en commun qu'au-delà de quitter des fondamentaux de leur vie, elles sont en plus obligées de perdre les liens sociaux parfois très précaires qu'elles ont peiné à mettre en place ou à maintenir.
Ainsi, l'enfant par exemple se trouve contraint de se séparer de son école, de sa maîtresse, de ses copains alors que ceux-ci sont des structures importantes de son équilibre. Afin de limiter la dimension traumatique et abandonnique à laquelle il est exposé, il serait intéressant de leur proposer des moments de retrouvailles ou un très prochain séjour chez un copain de "l'ancienne vie". Cela valide sa permanence : même loin, il n'a pas disparu. Il peut aussi s'agir d'être présent et facilitant dans la découverte du nouvel environnement. Chaque nouveau repère mis en place vient accélérer le retour de la sérénité. En effet, passée la découverte, la nouvelle maison est à son tour investie et devient le refuge, l'antre et l'intérieur.
Ainsi, l'enfant par exemple se trouve contraint de se séparer de son école, de sa maîtresse, de ses copains alors que ceux-ci sont des structures importantes de son équilibre. Afin de limiter la dimension traumatique et abandonnique à laquelle il est exposé, il serait intéressant de leur proposer des moments de retrouvailles ou un très prochain séjour chez un copain de "l'ancienne vie". Cela valide sa permanence : même loin, il n'a pas disparu. Il peut aussi s'agir d'être présent et facilitant dans la découverte du nouvel environnement. Chaque nouveau repère mis en place vient accélérer le retour de la sérénité. En effet, passée la découverte, la nouvelle maison est à son tour investie et devient le refuge, l'antre et l'intérieur.