Mode ZEN
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Le couple peut-il survivre à l'infidélité ?
Lors des débuts d'une histoire amoureuse, nous essayons de maintenir éloignée la pensée de l'infidélité. Crainte de tous, celle-ci signerait la fin de notre relation : la rupture et la souffrance associée. Il est donc plus aisé d'en dénier la potentialité. Pourtant nombreux sont les couples qui devront y faire face. Est-il possible après cela que l'amour se maintienne et que le pardon absolve le ou la fautive ?
L'infidélité, un vécu dénié et solitaire
Alors que l'éventuelle infidélité inquiète une majorité de couples, peu de personnes sont en mesure d'en donner une définition consensuelle. Chacun place la faute sur un plan qui lui est propre. A comportement égal, d'un duo à l'autre, les vécus sont très divers. Nous constatons déjà que dès qu'il y a tromperie, celle-ci institue deux sujets opposées : une victime et un coupable. Rien que ces deux positions influent fortement sur la perception que nous en avons. Ainsi, le seuil à partir duquel il y a infidélité" (dîners, baisers, relation sexuelle…) est toujours plus bas chez le partenaire qui la subit que chez celui qui l'inflige.
De plus, bien peu sont les alliances qui l'ont mise en mots avant qu'elle ne se présente à eux. Sa gestion se fait donc toujours dans l'urgence. Lorsque elle fait irruption entre les partenaires, elle prend une dimension traumatique qu'aucun mot ne vient contenir. Elle se renforce ainsi de ce qu'elle est un sujet tabou pour lequel personne n'est et ne souhaite être préparé. A la douleur de l'infidélité s'ajoute donc celle qui résulte du constat que dénier un danger n'en protège pas. Nous sommes forcés de sortir du mythe de l'amour idyllique. Nous sommes désillusionnés et devons seuls accepter de voir s'effondrer notre idéal.
De plus, bien peu sont les alliances qui l'ont mise en mots avant qu'elle ne se présente à eux. Sa gestion se fait donc toujours dans l'urgence. Lorsque elle fait irruption entre les partenaires, elle prend une dimension traumatique qu'aucun mot ne vient contenir. Elle se renforce ainsi de ce qu'elle est un sujet tabou pour lequel personne n'est et ne souhaite être préparé. A la douleur de l'infidélité s'ajoute donc celle qui résulte du constat que dénier un danger n'en protège pas. Nous sommes forcés de sortir du mythe de l'amour idyllique. Nous sommes désillusionnés et devons seuls accepter de voir s'effondrer notre idéal.
L'infidélité a-t-elle un sens ?
Les partenaires se minent à chercher un sens à l'acte infidèle. Il est souvent pensé comme le signe que l'amour n'est plus et que la relation touche à sa fin. Lorsque nous sommes trompés par notre partenaire, nous le vivons comme une remise en cause profonde de notre être. Si l'autre est allé "voir ailleurs", nous pensons que c'est nécessairement pour trouver mieux. La douleur ressentie indique la blessure narcissique qui nous est infligée. Pour autant, peu d'infidélités ont le sens que nous leur prêtons si aisément. La plupart résulte en effet d'un concours de circonstances devant lequel les auteurs ont succombé. La véritable question de l'infidélité se tient alors en l'éventuelle intentionnalité qui la fonde. Sans dédouaner les acteurs, il n'est pas forcément souhaitable, pour y faire face, de trouver des explications à leur comportement. Elles n'apaisent en rien la douleur ressentie, parfois même elles l'amplifient.
Infidèle, envers qui ?
Toutes les infidélités ne semblent pas avoir la même portée et ne se réfèrent pas aux mêmes dynamiques. Il est très différent d'avoir une double vie ou un fonctionnement infidèle au quotidien que de succomber, un jour, aux sirènes d'un(e) partenaire passionnel(le). L'honnêteté envers le ou la conjoint(e) n'y est pas convoquée dans la même mesure. Notre mécanique du désir fait feu de tout bois et ne connaît pas l'infidélité. L'inconscient, les rêves érotiques nous l'apprennent, se passe très bien de la moralité et de la notion d'engagement. La fidélité, s'il n'est pas dans notre nature profonde, est un choix de raison, elle repose sur une construction personnelle, un choix à assumer.
Dès lors, l'acte de tromper est autant un échec des contraintes que l'on s'est fixé qu'un manquement aux engagements pris envers l'autre amoureux. Dans de nombreux cas, la souffrance est d'ailleurs autant ressentie par le dupeur que par le dupé. L'un comme l'autre perçoit combien l'idéal exclusif est désormais caduc. L'accroc au contrat est venu rompre l'état de grâce dans lequel nous souhaiterions tous maintenir nos amours. Il révèle l'échec du refoulement de certains de nos désirs et le fondement organique de nos comportements sexuels.
Dès lors, l'acte de tromper est autant un échec des contraintes que l'on s'est fixé qu'un manquement aux engagements pris envers l'autre amoureux. Dans de nombreux cas, la souffrance est d'ailleurs autant ressentie par le dupeur que par le dupé. L'un comme l'autre perçoit combien l'idéal exclusif est désormais caduc. L'accroc au contrat est venu rompre l'état de grâce dans lequel nous souhaiterions tous maintenir nos amours. Il révèle l'échec du refoulement de certains de nos désirs et le fondement organique de nos comportements sexuels.
La fin du couple ?
En proie à la colère et à la tristesse, il nous faut désormais décider de l'avenir de notre histoire. En réalité, des deux côtés du drame, nous avons à procéder à un réajustement de la dynamique de notre couple. Chacun doit désormais redéfinir sa place et son attitude futures. Pour procéder à ces évolutions, il paraît opportun de comprendre ce que cet épisode indique de la situation de notre relation. Le dialogue est alors fondamental puisque les amants y réaffirment leurs attentes et les valeurs qui leur sont indispensables pour se sentir épanoui et sécurisé.
Ces difficultés autorisent parfois à ce que les désirs et les fonctionnements des membres du duo se précisent. Bien qu'imaginées insurmontables, certains couples les utilisent pour se reconstruire. En matière d'amour aucune attitude ne prévaut. Peut-être alors faut-il garder à l'esprit que l'amour est un fait d'Homme et que ceux-ci sont imparfaits. Un accident, voire une erreur doivent-ils nécessairement abolir l'affection encore présente ? Au contraire ne faut-il pas apprendre à laisser nos égos de côté – sans les renier – pour essayer de sauver une relation qui nous tient encore à cœur sans quoi nous ne souffririons pas de la voir ainsi mise à mal ?
Ces difficultés autorisent parfois à ce que les désirs et les fonctionnements des membres du duo se précisent. Bien qu'imaginées insurmontables, certains couples les utilisent pour se reconstruire. En matière d'amour aucune attitude ne prévaut. Peut-être alors faut-il garder à l'esprit que l'amour est un fait d'Homme et que ceux-ci sont imparfaits. Un accident, voire une erreur doivent-ils nécessairement abolir l'affection encore présente ? Au contraire ne faut-il pas apprendre à laisser nos égos de côté – sans les renier – pour essayer de sauver une relation qui nous tient encore à cœur sans quoi nous ne souffririons pas de la voir ainsi mise à mal ?