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Le conflit dans le couple
Le couple est un microcosme, une cellule sociale où se libèrent des tensions amoureuses, maternantes, protectrices, agressives et conflictuelles ; ses enjeux sont multiples : pouvoir, autonomie, dépendance, image de soi, culpabilité etc…
Bon ou mauvais pour le couple ?
En la matière, tout le monde a une opinion. Certains estiment qu’un couple sans heurt finira par exploser, d’autres pensent, à l’opposé, qu’il est le signe d’un accord idéal entre les partenaires. Peut-être les divergences d’opinion proviennent-elles du sens accordé au mot ‘conflit’ par les uns et les autres.
Si l’on attribue au conflit une valeur d’agression voire de violence, alors il est normal de considérer que son existence est un signe de difficultés dans le couple. Il en est autrement si l’on associe le conflit à une simple différence d’opinions…
Le bonheur conjugal n’a en effet rien à voir avec une entente parfaite et totale entre les deux partenaires mais bien davantage avec la reconnaissance et le respect de l’autre dans son unicité et son évolution. Alors que la fusion renvoie à une tentative d’autoprotection (j’évite la confrontation aux arguments de l’autre et me protège ainsi contre toute remise en question), le dialogue conçu comme un débat, constitue le socle d’un épanouissement des partenaires et d’une maturation du couple.
Lorsqu’ils sont manifestes, chacun est en mesure de reconnaître l’existence de conflits au sein de son couple. Toutefois, il arrive que les tensions restent latentes. Dans ce cas, certains signes peuvent permettre leur mise en lumière (la reconnaissance est obligatoire pour la résolution).
La sexualité
Elle est un élément déterminant pour l’épanouissement du couple et le bien être des deux partenaires, y compris la femme (l’idée selon laquelle les femmes n’auraient pas besoin de rapports intimes, est particulièrement répandue mais reste pourtant erronée).
L’acte sexuel représente un moment intime dans la vie du couple, il implique la levée des mécanismes de défense pour permettre la libération des pulsions et fantasmes. Ainsi, le déclin de la vie sexuelle est souvent l’un des premiers signes de tensions ou de difficultés.
Par son caractère personnel, elle peut renvoyer à des problématiques de communication, d’attentes non exprimées ou peut se faire le signe de tensions plus profondes. Les femmes battues, par exemple, sont souvent frigides, les hommes trop dominants ou misogynes exigent un contrôle total de la sexualité.
Les symptômes psychosomatiques
Lorsqu’ils ne renvoient pas à des pathologies physiques manifestes, ils peuvent être révélateurs de tensions psychiques internes. Les maux de dos, les symptômes digestifs, les troubles du sommeil, de la concentration, de l’attention ou de la mémoire sont les plus fréquents.
Bien entendu, ces éléments, s’ils sont le signe de souffrances psychologiques, ne permettent pas de désigner spécifiquement les problèmes de couple, ils peuvent également renvoyer à des souffrances vécues sur le lieu de travail ou encore à des problématiques personnelles non résolues.
Les réactions excessives
Elles sont le lot commun d’un certain nombre de couples mais sont souvent considérées comme bénignes voire normales. Pourtant, elles sont généralement le signe de réelles difficultés et parfois, d’expériences douloureuses passées non intégrées.
Des sensations passées peuvent en effet être réactivées par une situation présente, via la perception d’un détail similaire. La réaction de l’individu sera alors en lien avec le vécu archaïque, ses paroles s’adresseront à la personne passée et non à son conjoint.
Il est donc important de pouvoir repérer ces réactions inadaptées au contexte, à la situation et au comportement habituel de son conjoint afin de ne pas considérer sa conduite comme une attaque personnelle et de l’aider à identifier l’origine de son mal-être.