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La thérapie par la musique : la musicothérapie
La musicothérapie prend racine dans les travaux des psychanalystes (Freud, Jung, Watzalwick), des pédagogues musicaux (Willems, Dalcroze) alliés aux études approfondies sur la musique (Schaeffer, Sachs).
Définition
Bien qu’il existe différents modèles conceptuels en musicothérapie, il est possible de distinguer les pratiques destinées aux seuls patients malades, de celles qui se conçoivent comme un outil de développement personnel et sont donc accessibles à tous.
Le modèle Benenzon définit la musicothérapie comme « une psychothérapie non verbale qui utilise les expressions corporo-sonoro-non verbales pour développer une relation entre le musicothérapeute et ceux qui ont besoin d’un soutien pour améliorer la qualité de leur vie et se réintégrer dans la société. Elle vise également à produire des changements sociaux, culturels et éducatifs dans l’écosystème et à agir sur la prévention primaire de la santé communautaire. »
La musicothérapie prend le contre-pied de la théorie psychanalytique qui conçoit le langage comme indispensable à la révélation de l’inconscient. Elle se base en effet sur le développement de la relation et du processus thérapeutique au travers de la communication non-verbale nommée de ‘communication analogique’ par Watzalwick.
La musicothérapie se conçoit comme une psychothérapie, c'est-à-dire une relation entre deux individus, dont l’un, par ses connaissances et expériences, va tenter de transformer l’autre en l’influençant. Les séances de relaxation qui utilisent l’objet ‘musique’ pour provoquer des états de relaxation n’entrent donc pas dans le champ développé ici.
L’identité sonore
Cette notion prend appui sur l’origine de l’être humain et de sa vie in utero durant laquelle les perceptions sont d’abord sonores. Il est possible d’établir un parallèle entre cette notion et celle d’archétype jungien, image archaïque primaire.
L’ISo est donc une structure présente chez l’ensemble des êtres humains mais qui se modèle en fonction de l’énergie de chacun. En musicothérapie, le principe énonce qu’il est nécessaire de reconnaître les ISo du patient pour les équilibrer avec les ISo du thérapeute, mécanisme rappelant celui du transfert et du contre transfert de la cure psychanalytique.
Le principe de l’ISo se retrouve dans les processus de communications primitives comme c’est le cas instinctivement entre une mère et son enfant. On parle alors de ‘principe de l’ISo en résonance’ (selon le modèle Gabriela Wagner).
L’ISo universelle
Dans certaines pathologies psychiatriques telles que l’autisme et les psychoses, les cliniciens ont pu observer une récurrence de formes de communications primitives. Ils ont conceptualisé ces sons au travers de la notion d’ISo universelle. Il s’agirait d’archétypes sonores intégrés par l’être humain au travers des âges de son évolution.
Il serait formé de divers archétypes corporo-sonoro-musicaux : les battements cardiaques, les sons de respiration et d’inspiration, les sons de l’eau et du vent, le rythme de la marche, du trot et de la course, les mouvements ancestraux (danses tribales par exemple), les systèmes de messages des animaux, en particulier les baleines et les dauphins (imités spontanément par les autistes), des sons prototypiques de civilisations (toutes les mères chantent leur berceuse avec des intervalles de seconde et des tierces mineures) et enfin les silences et les pauses.
A partir de ces notions, les travaux des auteurs les ont conduit à développer les concepts d’ISo gestaltique mais aussi d’ISo culturel ou d’ISo en interaction.