La notion (relative) de "poids idéal"
Au cours du temps, le concept de "poids idéal" a fortement évolué puisque les femmes voluptueuses, aux formes charnues, séduisaient encore et représentaient la norme jusqu'au XIXème siècle. Aujourd'hui, un modèle filiforme domine les désirs et représentations, il est désormais considéré comme modèle de "poids idéal"...
A l'origine: le "poids idéal" selon des critères médicaux
C'est le scientifique belge Adolphe Quetelet qui, avec d'autres collègues, mit au point le calcul de l'Indice de Masse Corporelle dit IMC. A l'origine, il s'agissait d'appréhender le poids d'un point de vue médical pour identifier les cas de sous-poids ou de surpoids qui faisaient courir un risque à la santé (hypertension, maladies cardio-vasculaires, diabète...). Basé essentiellement sur le paramètre taille, ne prenant en compte ni la masse musculaire, ni la masse graisseuse ni l'ossature, cet indice avait pour objectif de transcender le jugement personnel et les effets de mode pour diagnostiquer un état de santé en fonction du poids. D'autres indices ont ensuite vu le jour tel que l'Indice de Masse Grasse dit IMG, intégrant les notions d'âge et de sexe, variables non négligeables dans un tel calcul. Cependant, ces indices ne représentent que des indications et demeurent subjectifs.
Les différentes dimensions du "poids idéal"
A titre d'information, la France valorise plus que les autres pays européens le sous-poids. Ainsi, l'IMC moyen de la femme y est de 23,2 mais l'IMC idéal y serait pour elles de 19,5 contre 20,7 au Royaume-Uni, par exemple (1). Ici, la notion de "poids idéal" est intimement lié à un idéal de beauté tel que célébré aujourd'hui. Même si le poids idéal est conçu comme critère de beauté, rappelons que celui-ci fluctue en fonction des latitudes (certains continents préfèrent les femmes charnues, par exemple) et de l'époque (il n'est pas si loin le temps où une chair généreuse et voluptueuse étaient critères de beauté). La notion de poids idéal demeure donc une notion toute relative.
Définir son "poids idéal"
La pression par rapport à l'apparence physique est telle aujourd'hui qu'on en oublie de penser le poids comme un critère de bien-être où l'organisme s'épanouit en toute vérité et en toute individualité; un poids où l'organisme se trouve en état d'équilibre naturel et génère une vitalité bienfaisante. Que serait un poids idéal qui n'aurait plus de lien avec une certaine intériorité? Finalement, le "poids idéal" ne serait-il pas celui qui nous permet de nous sentir le mieux, qui nous amènerait vers un certain épanouissement et physique et mental? Finalement, sommes-nous à la recherche d'un "poids idéal" ou davantage d'un idéal de vie? S'il est vrai qu'il est très difficile d'échapper à la culpabilité sous-jacente du modèle dominant, en nous posant les bonnes questions, nous parvenons déjà, d'une certaine façon, à nous démarquer du modèle imposé.
(1) Étude Population et Sociétés de Thibaut de Saint Pol publiée en avril 2009 par l'Institut National des Études Démographiques.